Entête

AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DE JACKIE CHAN

 

Théâtre  Artéphile
7 rue du Bourg Neuf,
84000 – AVIGNON

du 3 au 21 juillet 2024,

à 16h25

(relâche les mardis 9 et 16 juillet)

 

Au nom du père, du fils et de Jackie Chan loupe 

 

Un seul en scène, encore un.

Qui a un fort parfum d'autobiographie. Bon.

On ne s'attend pas à être transportés, quoique...

Soit donc le jeune Arthur, qui grandit entre une mère britannique, un peu coincée et un père lointain et nourri de St-Paul, qui prône que "Souffrir, c'est la dignité de l'humain". Seul point positif, dans la vie d'Arthur, la découverte des films avec Jackie Chan, successeur mythique (et assumé) de Bruce Lee. C'est ici qu'apparaît la bonne idée : mettre en parallèle le vie d'Arthur, ses démêlés dans ce lieu d'accueil créé par ses parents, ses doutes, ses problèmes ... et l'éducation stricte (voire plus) de Jackie Chan, passant dix années éprouvantes dans une école de danse et tâchant, ensuite, de faire son chemin, de réussir dans le milieu du cinéma.

Le tout est rythmé par des visites à la psy de service, une dame onctueuse, à la compréhension à éclipses.

C'est l'auteur-interprète, Mathieu Fortune, qui joue tous les rôles : il est, à l'instar d'un Philippe Caubère, la psy, Jackie Chan, naïf et hilare, le jeune Arthur, son père, sa mère, voire un réalisateur...

Le fond de tout cela, on le comprend assez vite, c'est la relation entre Arthur et ses parents. Lui ont-ils jamais dit « Je t'aime » ? Non. Ils l'ont sans doute montré, mais de façon maladroire et la seule chose que le père ait pu lâcher, c'est un : « On vous aime bien ! » On, qui ? Ta mère et moi. Vous, qui ? Tes frères et toi.

Devenu grand, marié lui-même, et ayant un enfant, Arthur se promet de ne pas renouveler les "errreurs" de ses géniteurs.

Ce qui ressemble à une auto-analyse pourrait être pesant ou démonstratif... nous en sommes loin. Grâce, encore une fois, à la dimension à la fois rythmée et drôle qu'apporte le personnage de Jackie Chan, au partenaire bruiteur et musicien et surtout à la qualité de jeu de Mathieu Fortune : il est tonique (ce qui est bien un minimum) cocasse ou émouvant.

En bref, un spectacle qui mérite le détour.

Gérard Noël

 

Au nom du père, du fils et de Jackie Chan

de et avec Mathieu Fortune

Musique et interprétation : Léo Grise
Mise en scène et interprétation : Anne-Sophie Liban
Chorégraphie combats : Maurice Chan
Création lumières : Luc Khiari
Musique originale : Félix Carcone