RACHEL – DANSER AVEC NOS MORTS

 

Le 11
11 boulevard Raspail,
84000 Avignon
04 90 89 82 63

Jusqu’ au 29 juillet
à 13h10
Relâche les 12, 19 et 26

 

Rachel – Danser avec nos morts loupe© Pianocktail 

 

C’est la réunion de famille dans la maison de campagne familiale pour le mariage d’une des filles. Un week-end chargé pendant les grandes marées. Des retrouvailles et des rencontres qui vont perturber la jolie quiétude espérée par tous. Voilà le contexte : source de crises, de conflits, de rires, de débordement, de joie, de peurs.

Les réunions de famille, cérémonies funestes ou joyeuses à l’importance douteuse, sont des événements, des situations houleuses qui sont régulièrement le sujet de pièces, de films, de romans. On se souvient de Festen, ou d’Un air de famille, du Prénom et plus encore de Rachel de Marie de Jonathan Demme sorti en France en 2008, film dont se sont inspirés les comédiens pour cette écriture collective.

La force de sympathie ou d’empathie, peu importe, prime dans ce spectacle. Comme dans la plupart des comédies, on ne peut s’empêcher d’aimer chacun des personnages car l’histoire les montre tour à tour sous plusieurs facettes. Parfois imbuvables, la seconde d’après fragiles, et une minute ensuite touchants. Rien à faire, dans toute cette famille, comme dans la plupart des familles, il n’y a pas de vrai méchant, de vrai coupable – du moins, on l’espère, on y croit, on espère.

La force de cette pièce est de montrer les membres de cette famille à différents endroits psychologiques, différents aveux. C’est aussi ce qui en fait sa limite malgré un message clairement optimiste : on pourrait vivre heureux, ensemble, si on le voulait. Si ce n’était ces cadavres sortis tout à coup du tiroir pour lesquels il y a des questions de rédemption, de pardon, d’ardoises effacées.

La scénographie dévoile peu à peu les lieux de cette maison transformée en lieu de réception pour l’occasion. Des projections vidéo entrent en dialogue avec le comédien narrateur ou donnent des vues de plages qui nous plongent encore plus dans le décor de l’histoire. Mais l’importance est gardée pour les huit interprètes.

Les comédiens sont tous et chacune et chacun et toutes extrêmement crédibles dans leurs personnages qui sont cousus à même leurs peaux. Des caractères tranchés, modernes (le mariage est ici féminin), libérés d’un traditionnel qui n’existe plus. Cela donne des étincelles, des fulgurances, des conflits qui évitent toujours d’aller jusqu’au drame. L’histoire est vivante, elle fait penser par instant à une ambiance tchekhovienne, sauf que le propos se cantonne au passé.

Bravo à cette compagnie, By COLLECTIF, pour avoir été capable de tisser des liens d’amitiés de plateau à public, avec une telle apparence de justesse et de sincérité.

Bruno Fougniès

 

Rachel – Danser avec nos morts

Texte By COLLECTIF

Mise en scène Delphine Bentolila

Avec

Lucile Barbier, Delphine Bentolila, Stéphane Brel, Nicolas Dandine, Julie Kpéré, Amandine du Rivau, Laurence Roy, Julien Sabatié-Ancora