Entête

QUAND JE SERAI GRANDE JE SERAI PATRICK SWAYZE

 

La Scala
13 boulevard de Strasbourg
75010 Paris
01 40 03 44 30

Jusqu’au 27 décembre,
les mardis et mercredis à 19h30

 

Quand je serai grande je serai Patrick Swayze loupe 

 

Toute de paillettes vêtue, Chloé Oliveres raconte avec beaucoup d’humour sa construction identitaire, entre désir d’être une princesse et affirmation féministe. Sa « crise du milieu de la vie » a été moteur de l’écriture de ce spectacle qui propose de fait un bilan du chemin parcouru. On commence donc par le début, et on rembobine. À 8 ans, Chloé passe du temps chez sa mamie qui a des étagères remplies de cassettes vidéo. Des films de Disney qui promettent que le prince viendra, et des comédies romantiques qui diffusent le même genre de messages. Elle tombe ainsi sur Dirty Dancing,  qu’elle prend d’ailleurs plaisir à rejouer en accéléré pour notre plus grand bonheur !

C’est un déclic, elle tombe amoureuse de Patrick Swayze, ses bras, sa fossette, son style. C’est décidé, elle sera comédienne pour pouvoir jouer avec lui. On la voit ensuite évoluer et passer par différentes étapes. La petite fille meneuse, danseuse et crâneuse selon ses copines devient une adolescente timide qui disparaît dans sa coquille jusqu’à ce qu’elle connaisse des amours de vacances émancipateurs – à l’image de Bébé de Dirty Dancing ! Puis, la jeune femme prise dans une relation toxique reprend sa liberté en voyageant seule ; le récit du séjour est drôle et touchant.

On suit ainsi ses histoires amoureuses, entre fantasmes et désillusions mais aussi sa carrière d’actrice, entre échecs et réussite. Elle termine le conservatoire au moment où Patrick Swayze disparaît. Le choc pour la petite fille, mais aussi le déclic pour la femme émancipée qu’elle devient. Et si finalement elle s’était trompée ? Et en effet, sa relecture féministe de Dirty Dancing est très bien vue et convaincante. Ça résonne avec la Barbie de Greta Gerwig qui fait de Ken un accessoire. C’est ainsi que la jeune femme en proie à de multiples doutes (entre autres, comment choisir des clous dans un magasin de bricolage ?) s’affirme et mène sa propre danse.

Le public est conquis par cette actrice singulière, franche, drôle, qui danse, chante en yaourt et fait preuve d’autodérision et de justesse. Chloé Oliveres parvient à créer du lien avec la salle, en interpellant parfois le public mais aussi parce que, tout en parlant d’elle, elle réveille des souvenirs et des sensations partagés par plusieurs générations de femmes qui ont vécu avec les mêmes modèles et références. On n´écoutera plus The Time of My Life de la même façon !

Ivanne Galant

 

Quand je serai grande je serai Patrick Swayze

De et avec Chloé Oliveres 

Mise en scène : Papy 
Chorégraphie : Laëtitia Pré
Voix off : Richard Darbois
Scénographie : Émilie Roy
Lumières : Arnaud Ledû  
Costumes : Sarah Dupont