Entête

PHÈDRE

 

Théâtre de l’Athénée
2-4 square de l'Opéra Louis-Jouvet
75009 Paris
0153051919

Jusqu’au 22 octobre 2023
Du mardi au samedi à 20h et le dimanche à 16h

 

Phèdre loupe

 

 

Un Phèdre inédit ? C’est la question que l’on se pose à l’Athénée. Ou plutôt inouï, tant le texte qu’on entend semble à la fois totalement nouveau et tout droit sorti des mythes fondateurs de notre civilisation.

Frédéric Boyer, à qui l’on doit déjà quelques très belles retraductions (notamment celles des Géorgiques devenues Le souci de la terre) livre en effet pour l’occasion une version violente du texte de Sénèque dans un français contemporain étonnant. Épurée et directe (en cohérence avec le décor,) usant volontiers de phrases infinitives, la langue en devient brutale, comme le sont le monstrueux des sentiments et des événements – du moins des événements racontés, car sur scène l’action se réduit à son minimum et à quelques jeux d’ombres de fantômes ou de phantasmes.

Mais si la pièce semble inouïe, c’est aussi grâce à la direction d’acteurs de Georges Lavaudant et leur diction précise qui magnifie le texte et le donne à entendre : qu’il s’agisse d’Astrid Bas, de Bénédicte Guibert, d’Aurélien Recoing ou de Mathurin Volz, ils donnent une solennité qui s’ajoute à celles de la musique et de la lumière. Et même s’il on est d’abord surpris de les voir équipés de micros, il en résulte un effet d’écho qui fait son impression. Voici l’Athénée devenu amphithéâtre antique. Une version grave, dense, extrêmement intense, qui impressionne beaucoup.

Frédéric Manzini

 

Phèdre

de Sénèque

Traduction : Frédéric Boyer

Mise en scène : Georges Lavaudant

Lumières : Georges Lavaudant & Cristobal Castillo-Mora

Régisseur général Nicolas Natarianni

Régisseur son Jean-Louis Imbert

Habilleuse Nathalie Damville

Avec Astrid Bas (Phèdre), Bénédicte Guilbert (la Nourrice), Aurélien Recoing (Thésée), Maxime Taffanel (Hippolyte) et Mathurin Voltz (le Messager).