MY BODY IS A CAGE

 

Théâtre de la Tempête Salle Copi (Cartoucherie)
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris
01 43 28 36 36     

Jusqu’au 3 octobre 2021
du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h30

 

My Body Is a Cage loupePhoto © Jeremie Levy

 

Soit donc un thème, la fatigue. Et quatre femmes (non, cinq)  pour l’interroger, ce thème, l’illustrer, nous interpeler à son propos. Elles sont (pour les quatre premières) emperruquées et vêtues "sexy" en lamé.

Elles chantent.

Elles parlent. Elles se disputent.

Elles se confient.

On sent que Ludmilla Dabo a mis toute son énergie pour écrire et mettre en scène ce spectacle. Elle paie d’ailleurs de sa personne en étant également la meneuse de revue ... une sorte de pendant féminin du personnage du film "Cabaret". Louable effort. Et le talent de la comédienne n’est pas en cause... mais un public de théâtre n’est pas un public de cabaret : les efforts de Ludmilla pour animer son show et faire réagir les spectateurs avaient ce soir-là des résultats proches de zéro. Dommage.

Pour le reste, il y a un spectacle qui tourne parfois court. Qui est bavard, du moins au début. La première partie aurait pu être plus courte,

— La fatigue envahit notre être, s’installe...

Quand les filles miment la fatigue, on reste dubitatif : heureusement, il y a ce personnage de la DJ, dont la sobriété (ou le naturel) sonne juste. On y croit. Il y a d’ailleurs un certain intérêt dans ce contraste entre elle et les autres filles : chacune en est plus efficace et cela annonce avec bonheur la suite. L’histoire de l’homme marié, notamment, est prenante. De même que les passages sur les remèdes, chocolat ou petites pilules.

L’auteur aurait pu se passer de ces "fausses" pannes ou moments où l’on croit que le spectacle va s’arrêter pour de bon. Cet effet a déjà été trop utilisé.

Par contre, autre effet déjà vu mais qui fonctionne bien, quand les filles reviennent changées et sans perruques : c’est un deux en un et c’est là, peut-être que l’on se sent davantage concerné et touché. Les confidences (ou confessions) et les passages chantés et musicaux... même s’ils nous éloignent du thème initial, prennent alors toute leur dimension. Une dimension simplement humaine et transcendée par l’art (après tout, nous sommes au théâtre).

On retiendra une deuxième partie qui sauve (et comment !) les longueurs de la première.

Plus l’originalité du thème choisi, l’entrain des actrices...  et des moments musicaux bien venus et maîtrisés.

Gérard Noël

 

My Body Is a Cage

Texte et mise en scène : Ludmilla Dabo

Avec : Anne Agbadou Masson, Alvie Bitemo, Ludmilla Dabo, Malgorzata (Gosia) Kasprzycka, Aleksandra Plavsic