FESTIVAL DE SAINT-CÉRÉ – Jour 4

Halle des sports Saint-Céré

10 août

 

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Dominé par les deux tours restantes (sur six) du château de Saint-Laurent-les-Tours où vécut Jean Lurçat, grand créateur de la tapisserie contemporaine, la petite ville étire ses rues moyenâgeuses autour de la Bave, jolie rivière comme son nom ne le laisse pas supposer, que de beaux ponts de pierres enjambent nonchalamment et d'une place à l'autre, place Jean Jaurès, place de la République où se tiennent les foires depuis des temps immémoriaux, place du Mercadial avec ses maisons à colombages et encorbellements et bien sûr l'incontournable place de l'église. On peut y découvrir la légende de Sainte Spérie, jeune vierge qui s'enfuit pour repousser un mariage imposé. Retrouvée, elle fut décapitée. Elle ramassa dit-on sa tête pour aller la laver à la source. On y édifia une chapelle.

Quand on se promène dans la ville, l'œil est sans cesse attiré par un souvenir du passé, ici une tourelle, là un étroit passage pavé, là encore d'anciennes échoppes, des arcades, des blasons et autres balustres, lucarnes ou frontons sculptés.

L'endroit respire le calme, la paix et la tranquillité. On y oublie volontiers notre XXIème siècle si agité  et on se retrouve tout étonné de découvrir la nouvelle ville avec ses bâtiments modernes et ses commerces. Dont la superbe Halle des sports qui accueille plusieurs spectacles dont Le voyage dans la lune.

 

LE VOYAGE DANS LA LUNE

 


Photos Claude Bourbon

Mariez un génial compositeur, Offenbach, tout en légèreté, malice et entrain avec un metteur en scène chevronné, Olivier Desbordes, qui connaît son métier sur le bout du doigt et sait parfaitement tirer toutes les ficelles. De cette union va naître un spectacle brillant, haut en couleurs et parfaitement jubilatoire d'autant que sont conviés à la noce interprètes et musiciens de talent.

Ce voyage dans la lune est un enchantement, un véritable feu d'artifice où décors et costumes rivalisent d'ingéniosité et de créativité.

Le livret d'origine dénonçait par le biais des habitants de la lune les travers du Second Empire.

Olivier Desbordes a actualisé ces parties-là du texte avec nombre de clins d'œil à notre époque, parodiant avec un humour joyeux fonction publique, mondes de la  finance, de la politique et de la télévision pour le plus grand plaisir d'un public ravi.

Les idées originales abondent, les maîtres de forge en Walkyries, la projection dans les années 60 avec un mobilier surdimensionné, excellent jeu temporel  le  monde de science fiction pour les héros appartenant  au passé pour le public !

Si tous les interprètes s'approprient leurs rôles à la perfection, jouant le burlesque sans jamais tomber dans le grotesque, exercice ô combien périlleux, j'ai pour ma part été complètement époustouflée par Julie Mathevet, extraordinaire Fantasia, voix brillantissime et qui se permet même de rajouter dans l'air « Ah mon papa » quelques  notes cristallines en cascade de la Reine de la nuit ! Virtuose.

L'orchestre quoiqu'en formation réduite ne démérite pas, nerveux et précis, dirigé avec maestria par Dominique Trottein, se permettant aussi un clin d'œil facétieux avec à l'ouverture du Marché aux femmes, égrenée au violoncelle, la célèbre suite de notes de Money, de l'album des Pink Floyd The dark side of the moon !

Un voyage dont on ressort heureux et enchanté.

Nicole Bourbon

Le voyage dans la lune

Dominique Trottein : direction musicale
Olivier Desbordes : mise en scène

Avec :
Marlène Assayag : Le Prince Caprice
Julie Mathevet : Fantasia
Jean Claude Saragosse : Le Roi Cosmos
Éric Vignau : Microscope
Christophe Lacassagne : le Roi Vlan
Laurent Galabru : Le Prince qui passe par là
Yassine Benameur : Cactus
Hermine Huguenel : La Reine Popotte

Sandrine Montcoudiol : assistante mise en scène
David Belugou : décors
Jean-Michel Angays : costumes
Patrice Gouron et Guillaume Hébrard : lumières
Manuel Peskine : arrangements et orchestration
Olivier Desbordes : réécriture du livret

 

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