LA NEIGE

Théâtre d’Arles
34 Boulevard Georges Clémenceau
13200 Arles
04 90 52 51 51

Les mercredi 13 et vendredi 15 janvier 2016 à 19h00

Spectacle conseillé à partir de 4 ans

 

La Neige loupe 

Hiver, vous n’êtes qu’un vilain, accuse Charles d’Orléans.

Question de perception…

Pour Inne Goris, metteuse en scène et dramaturge belge, il peut être plaisant et gentil. Grâce à la neige, blanche et immaculée, qui transforme tout paysage en un tableau féérique.

La Neige, son dernier spectacle musical, est une ode poétique à cette saison magique.

Deux sources d’inspiration sont à l’origine du spectacle, confie Inne Goris : la matière de la neige, faite d’innombrables contradictions (légère, fragile, petite, humide, gaie, dangereuse, pénétrante, lente…) et le conte russe Snégourotchka dans lequel un couple de paysans, désolés de n’avoir pas d’enfant, décident d’en fabriquer un avec de la neige. À leur grande surprise, celui-ci prend vie : c’est une belle petite fille qui fait leur bonheur. Mais, le printemps venu, cette dernière commence à s’étioler et, lorsque les autres jeunes filles du village l’invitent à sauter par-dessus un feu de joie, elle disparaît soudain. La petite fille de neige avait fondu.

Dans ce spectacle, point de paroles, mais une chanteuse/danseuse (Natasha Young) et un guitariste (Toon Callier) qui entraînent les spectateurs dans un voyage visuel et musical sans paroles.

Dans un décor de neige – sol recouvert de neige, sapins en capuchons blancs et flocons tombant sans discontinuer –, la fille de neige, toute de blanc vêtue, danse et virevolte en chantant des paroles dans une langue inconnue, ou peut-être même inventée, du moins partiellement. À un moment on perçoit la phrase « Sneeuw is freezing », un mélange de langues donc. À un autre moment, elle compte les flocons en français mais pourrait tout aussi bien le faire en ourdou ou en japonais tant son geste, doigt pointé, est explicite.

Un spectacle universel, donc, qui peut être vu par tout le monde, quelle que soit sa langue, quel que soit son âge avec, cependant, une indication pour jeune – et même très jeune – public.

Ce qui n’a rien de surprenant quand on sait qu’Inne Goris concentre son travail sur des productions jeune public. Comme elle l’explique dans une interview, elle crée des spectacles avec des adultes pour les enfants, avec des enfants pour les adultes.

En dehors de la guitare, un accompagnement musical acoustique élaboré et très performant, sorte de bruitage, anime le tableau visuel, reproduisant les bruits de la forêt avec ses animaux divers, le crissement des bottes dans la neige, le bruissement de la neige que la fille de neige attrape à pleines mains et éparpille dans un geste de semeuse.

Sur le plateau elle saute, gambade, tourbillonne, pleine d’une énergie qui va cependant décroissant, jusqu’à la fonte finale, merveilleusement suggérée : Natasha Young se baisse et, à l’aide de son manteau, ramasse de la neige pour en faire un gros tas dans lequel elle s’enfouit puis, après s’être entièrement recouverte de ce manteau, disparaît.

Magnifique image finale…

Elishéva Zonabend

 

La Neige

De Inne Goris et Thomas Smetryns
Concept & mise en scène Inne Goris
Musique Thomas Smetryns

Chant et jeu Natasha Young

Musicien (guitare) Toon Callier

Direction musicale Romain Bischoff
Enregistrement son & editing Benjamin Dousselaere
Décor Ruimtevaarders
Costumes Lieve Meeussen

Production LOD muziektheater, Silbersee
Avec le soutien de Kopergietery       

 

Mis en ligne le 14 janvier 2016