50 ANS DE CRÉATION DANS LE THÉÂTRE PRIVÉ


Marie-France Mignal Présidente de l'ASTP

L'Association Pour le Soutien au Théâtre Privé (ASTP) fête cette année son cinquantième anniversaire, cinquante années consacrées à préserver un théâtre indépendant, créatif et de qualité.

Elle regroupe une cinquantaine de salles et a mis en place un fonds de soutien, système particulier de régulation, de solidarité, les théâtres lui reversant 3,5% de la billetterie. Cela permet d'aider la création, avec l'émergence de jeunes auteurs, la production, ou d'éponger un déficit à hauteur de 40% lorsqu'une pièce ne « marche » pas.

Trois conférences ont lieu à cette occasion dont celle du 8 octobre qui réunissait autour d'une table ronde animée par Olivier Barrot, écrivain et journaliste, Messieurs  Jean-Claude CARRIERE, auteur dramatique et scénariste,  José PAUL, comédien et metteur en scène, Bernard MURAT, metteur en scène et directeur du Théâtre Édouard VII, Éric-Emmanuel SCHMITT, auteur dramatique, metteur en scène et directeur du Théâtre Rive Gauche, et Philippe TESSON, journaliste et  critique dramatique.

Ouverte par Marie-France Mignal, présidente de l'ASTP et directrice du théâtre Saint-Georges, la conférence, de haut niveau, se déroula convivialement, allant de témoignages en anecdotes, émaillées de réparties spirituelles, on n'en attendait pas moins avec de tels invités.

L'argent étant comme chacun sait le nerf de la guerre, Antoine Masure, délégué général, donna quelques précisions chiffrées. Le fonds de soutien bénéficie d'un  budget d'environ 15 Millions d'euros. La taxe sur les recettes qui intervenait pour un tiers dans ce budget, avec la baisse des subventions de l'État et de la ville, approche désormais la moitié.

Chacun des invités intervenait ensuite, avec tous un point commun dominant, leur amour pour ne pas dire leur passion pour le théâtre, le spectacle vivant, le seul qui permet comme l'a si bien dit Bernard Murat la réunion de deux groupes face à face partageant une même émotion. Et pour lesquels le choc de la découverte se révéla être dans l'enfance, ce n'est pas anodin.

De nombreux points furent abordés, la place importante de nos jours du metteur en scène ou encore les choix d'un auteur d'être joué dans le public ou le privé, donnant lieu parfois à des échanges un peu vifs mais néanmoins toujours courtois.

Avec un moment émouvant, celui où le grand auteur dramatique René de Obaldia, présent dans la salle, prit la parole enterrant avec humour la querelle des anciens et des modernes.

Mais chacun à sa façon, a illustré de belle manière la réflexion de Bernard Murat :

« Quel refuge pour la vie que le théâtre. »

 

Nicole Bourbon