AVANT LA NUIT

Théâtre au Bout Là-Bas
23 rue Noel Biret
84000 Avignon
06 41 30 53 27

à 17h20
du 5 au 28 juillet

relâche les 10 17 24

 

Avant la nuit loupe 

Beaucoup de pièces sur la déportation, la solution finale cette année. Ce qui laisse supposer que les gens ne sont pas insensibles à ces montées d'extrémisme un peu partout en Europe.

« Avant la nuit » ouvre une forme originale, très simple avec peu d'artifices. Une femme en scène, raconte, lit son histoire comme si c'était sa propre histoire...

Il s'agit d'un témoignage, celui de Rose Deville, âgée de 22 ans à l'époque où elle fut arrêtée. C'était le 13 mai 1944, on approchait de la fin de la guerre, elle fut internée au camp de Ravensbruck puis à Zwodau à 100 km de Prague.

Ce qui est étonnant c'est le récit dit comme un aveu, en toute simplicité par une dame qui a souffert mais qui ne s'attarde par sur ses maux, elle veut témoigner pour éviter que l’on ne revive une horreur pareille.

L'actrice, Sophie Haudebourg qui interprète son rôle le fait avec un soin inouï, elle est Rose Deville. Dans le pinceau de lumière qui l'isole du décor. Un contrebassiste, Thierry Kuttel, apporte des touches musicales, ponctuations de l'horreur, de l'espoir... touches de vie.

On est en 1944 l'ambiance de la guerre a changé, les nazis sont en perte de vitesse, ils veulent effacer les traces de leurs méfaits, ils n'ont plus beaucoup de temps, ni beaucoup de moyens.

Mais elle, cette jeune fille, elle souffre de voir ce qui l'entoure, les crématoires, les salles de gazage, les trains chargés de cadavres toute la misère du monde étalée, bradée et elle au milieu morte de faim...

C'est très poignant, on revoit la survivante à l’horreur témoigner, on est loin du théâtre, on est dans le documentaire. C'est un travail admirable fait avec beaucoup de précision. C'est dur mais à voir.

Jean Michel Gautier

 

Avant la nuit

compagnie du Bord de L'Eau
de Rose Deville
mise en scène Gérard Santonja et Marie Pusteto

avec  Sophie Haudeboiurg et Thierry Küttel

lumière Fabrice Sornette
bideo Olivier Bignon

 

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Mis en ligne le 24 juillet 2019