LA FILLE QUI HURLE SUR L'AFFICHE

ESPACE ROSEAU TEINTURIERS
45, rue des Teinturiers
84000 - Avignon

à 14h15

 

La Fille qui hurle sur l'affiche loupe 

La fille qui hurle sur l'affiche, un rôle taillé sur mesure pour Marie Broche

Une interprétation magistrale

Elle est là seule devant nous, désarmée, fragile.  Elle parle, parle de son passé de ses peurs, de ses parents, du cinéma, de la télévision... elle parle pour se libérer, parle pour dépasser son enfance, parle  pour se construire peut-être.

Mais elle n'a pas grandi, elle a gardé toutes ses peurs, dont elle use et se nourrit.

Toutes ses angoisses d'enfance sont des supports, des outils, des guides.

Elle a été marquée par des parents qui se disputaient sans cesse, grands absents du monde de l'affection. Piètres figures sans image. Une mère, garde chiourme, qui lui interdit tout... mais pour son bien dit elle ! Un père inscrit aux abonnés absents.

Alors elle se réfugie dans les sons qui lui parvenaient aux oreilles, issus de nulle part et de partout à la fois. Il ne lui restait plus qu'à reconstruire les images, les récits. Ah les films d'Hitchcock quel délice ce fut pour elle.

Elle découvre les vertus de l'imaginaire tout ce que l'on peut faire avec. Les constructions, situations, personnages, tout ce monde que l'on crée devient l'univers où l'on se réfugie, même si parfois c'est un endroit affreux, monstrueux, qu'importe c'est notre terre, celle dont on détient la clé. Que l'on ouvre et que l'on ferme à sa guise.

Marie Broche nous entraîne dans ce monde avec une aisance déconcertante, elle est cette jeune fille, avec délicatesse, exactitude... elle est. Et ce qui est frappant c'est la justesse de ses expressions, leur finesse, elle ne laisse rien dépasser, tout est juste. Et on la suit sans sourciller comme avec un guide expert.

Le réalisateur Thierry Binisti a épaulé Marie dans une mise en scène fluide, appuyée sur une scénographie épurée, laissant une place extrême à l'émotion. Le récit d'Alexis Salatko donc est là dans toute sa saveur.

Quelle belle pièce dans ce nouveau lieu de la rue des Teinturiers qui va marquer le festival 2017.

Jean Michel Gautier

 

La Fille qui hurle sur l'affiche

D’après le roman d'Alexis Salatko
Adaptation et mise en scène Thierry Binisti

avec Marie Broche

 

Mis en ligne le 9 juillet 2017