ANAÏS – A DANCE OPERA

COLLÈGE DE LA SALLE
3, place Pasteur

84000 - Avignon
salle : PREAU

À 16h45

 

A Dance Opera loupe 

Critique de Jean Michel Gautier :

 

Anais, un opéra danse d'une superbe beauté

le mariage réussi d' une troupe très jeune

 

Pour clore ce festival j'ai choisi de voir « Anaïs » joué par une troupe de San Francisco, de quoi nous redonner des forces. C'est l'histoire d'Anaïs Nin, de sa naissance à sa mort  racontée  sur un écran géant occupant tout le fond de scène,  chanté par une séduisante chanteuse et interprété par six danseurs d'exception. Cette création de Cindy Shapiro, Janet Roston et Joe Larue entrecroise les journaux intimes avec sa vie. Si elle a été jugée un peu sulfureuse pour son époque, dans les années trente, à présent, on rend hommage à son esprit d'avant-garde.

Anaïs Nin n'a pas toujours été reconnue comme auteure mais a vécu une vie assez libérée au milieu des cercles artistiques. Elle a affiché ses maris, amants et amantes. Elle a fréquenté de nombreux écrivains de premier plan : Antonin Artaud, Henry Miller... Laurence Durell. On va retenir d'elle l'auteur sulfureux. Car elle va être la première à porter l'érotisme dans l'écriture au travers de nouvelles qui paraissent dans « le Delta de Vénus » et qui seront traduites sous le titre de Vénus Erotica. Mais elle sera célèbre pour ses journaux intimes et secrets.

Comment retranscrire tout cela, donner le sens, l'ambiance de toute une époque en même temps...

Ils y arrivent fort bien par une succession de tableaux  menés vivement  découpant sa vie en phrases, en moments.

Le fond lumineux qui retranscrit la traduction des paroles apporte une dimension au récit.

La chanteuse a une présence inouïe, elle est toute jeune mais a un potentiel au zénith. Elle emmène tous les danseurs avec elle, autour d 'elle.

La danseuse principale est magnifique, elle a une grâce et une aisance remarquables .

Ce qui nous frappe c'est le tonus de cette équipe, sa jeunesse et sa fougue, la danse est bien calée, pas un faux pas, pas une fausse note tout est rodé au millimètre, ils sont formidables.

C'est du travail très américain dans ce qu'ils sont capables de faire quand ils veulent faire bien.

Rien n'est oublié, accessoires, lumières, musiques, pas de danse, texte... du rythme, de la précision et un récit fort bien construit.

Bravo au compositeur Cindy Shapiro, à la chorégraphe Janet Roston et au scénographe Joe Larue.

Un merveilleux moment que nous pourrons revoir en Europe dans un avenir proche.

Une très belle pièce menée avec beaucoup de grâce, un bel hommage à Anaïs Nin.

 

 

Critique de PierPatrick

 

Il fallait bien un plateau de grande dimension pour installer un écran géant dans une salle de 200 places. Il fallait bien aussi une production solide pour mettre en scène une troupe américaine de Los Angeles de six danseurs et une chanteuse, tous excellents.

Le défi ? Mettre en danse et en images la vie tourmentée d’Anaïs Nin, son mariage avec Hugh Guiler, un banquier de New York sa liaison avec le sulfureux Henry Miller.

La vie d’Anaïs Nin n’est pas un long fleuve tranquille, chacun s’accordera à le souligner mais elle est une femme précurseur de la liberté sexuelle à une époque où le puritanisme imposait ses dogmes.

Un pari audacieux réalisé par Janet Roston, chorégraphe contemporaine, et Cindy Shapiro qui en a écrit la musique et les paroles. Travail de longue haleine se concrétisant par un succès au Festival Off d’Avignon.

Une succession de tableaux entraîne le spectateur dans un voyage sensuel et érotique de la France aux USA, notamment une allusion à Guernica et à la deuxième guerre mondiale, un remarquable Cafe Culture et un Vénus original.

« Dans le Delta de Vénus nous sommes offerts » s’inscrit en lettres énormes résumant à mon sens le fond de l’histoire.

Ce jour-là la salle était pleine, le public semblait conquis et j’étais heureux

 

 

Anaïs – A Dance Opera

Avec : Holly Sedillos, Kate Coleman, Michael Quiett, Ben Bigler, Mathew D’Amico, Jacqueline Hinton, Denise Woods

Projection Design : Joe LaRue
Producteur : Ryan Bergmann
Régisseur : Ariel Benarroch

 

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Mis en ligne le 26 juillet 2017