SARAH

THÉÂTRE DU VERBE FOU
95, rue des Infirmières
84000 Avignon
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16h45

Sarah


Nous sommes en 1922. Par une belle journée d’été, à Belle-Île-en-Mer, une dame d’un certain âge se repose. En apparence seulement. Car son esprit, infatigable, refait sans cesse surgir du passé des souvenirs riches de sens, tourmentés.

Au crépuscule de sa vie, la grande Sarah Bernhardt soigne ses blessures, non pas physiques, ce ne sont pas les pires, pas pour quelqu’un avec autant de force de caractère : elle s’est fait amputer de la jambe droite, mais comme c’est arrivé suite à un accident survenu en jouant, elle s’en moque, Elle en est presque fière, en tout cas elle entend l’exhiber comme une blessure de guerre.

Elle a envie de mettre sa vie en scène à sa propre façon, et de la rejouer, avec une volonté féroce, encore et encore, à l’infini.

Elle puise dans sa soif d’immortalité, et défie même les astres, auxquels elle se compare, non sans ironie.

Elle écrit ses mémoires. Pour son public, ce public qui l’habite, qui est en elle, qui la porte, l’adule, l’entoure, sa seule raison de vivre...

Et à cet effet, elle a besoin de son fidèle secrétaire particulier, Pitou.

Ce dernier, attentif et dévoué, sera son soutien, son public, et un partenaire docile dans les “remakes” des moments marquants de son existence. Il y a aussi les incontournables flash-backs sur ses origines et les débuts de sa vie d’actrice. Mais avant tout apparaît la mère de Sarah, femme autoritaire et sentimentalement dissipée, puis sa sœur, si belle, si différente... Déferlent ensuite amants, mari, amis, producteurs.

Pitou est contraint de se plier et de tous les incarner, naïf et lucide à la fois. Il est la béquille indispensable sans laquelle la gloire passée ne saurait perdurer.

Dans un duo complice, de haute voltige, les comédiens font passer tous les messages qu’ils souhaitent... Avec grande finesse et savoir-faire, ils racontent merveilleusement le cheminement et la puissance de ce destin hors du commun.

Marthe Vandenberghe a la classe aisée et cabotine, en plus de la passion étoilée dans son regard.

Jean-Christophe Armand, au charme faussement Innocent, use en toute conscience et très efficacement, entre autres prouesses, de sa grande taille combinée à ses expressions enfantines, avec pour but ultime de provoquer cet humour délicieux et subtil dont il a le secret.

L’incontestable talent descomédiens, la mise en scène sur mesure, et les jolis costumes d’époque, remplissent parfaitement la mission de cette adaptation d’Éric Emmanuel Schmitt : celle de redonner vie à la célébrissime, divine, superbe, passionnante Sarah Bernhardt.

La manière dont elle nous est présentée, tour à tour attachante, tyrannique,fragile, bouleversante, hautaine, humaine, chancelante, nous fait réaliser qu’elle est, définitivement, immortelle !

Luana Kim


Sarah

de John Murrell
Adaptation de Éric Emmanuel Schmitt
Mise en scène : Marthe Vandenberghe

Avec : Marthe Vandenberghe est Jean-Christophe Armand

Décors et costumes : Grain d’ Sel
Son : Philip Monpert
Lumières : Didier Champion

 

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Mis en ligne le 22 juillet 2015

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