LE PRINCE DE HOMBOURG

Festival Avignon In
Cour du Palais des Papes

Avignon

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Mis en ligne le 12 juillet 2014

 

63 ans après Jean Vilar et Gérard Philippe, revoilà le Prince de Hombourg, bel hommage d'Olivier Py en forme de retour aux sources, dans la cour d'Honneur du Palais des Papes où le souvenir d'une époque lyrique et le fantôme d'un acteur oh combien romantique rôdent à jamais.

Mais plus d'un demi-siècle plus tard, si les vieilles pierres n'ont pas changé, le traitement d'une œuvre est forcément différent, les sensibilités ont évolué et les moyens techniques ne sont plus les mêmes.

Je ne reviendrais pas sur le préambule dont on a déjà beaucoup parlé mais qui garde néanmoins toute sa force et hélas son actualité.

Mais, imaginons, que restera-t-il de ce spectacle dans les mémoires, dans un demi-siècle ?

Peut-être le souvenir d'une mise en scène où la machinerie est reine : praticables, trappes, escaliers, parfois traversant l'espace ou s'accrochant telles d'hideuses verrues aux murs qui en ont vu bien d'autres et sublimes projections vidéos, héros chevauchant un immense cheval blanc, gnomes monstrueux dont les fenêtres sont les yeux et les bouches, combat matérialisé en traînées de sang, soldats apparaissant aux fenêtres tandis que l'un d'entre eux chante d'une voix pure de haute contre le poème de Verlaine, « Le ciel est par-dessus le toit, si bleu, si calme », flèches enflammées tombant sur le plateau. Et qui penche davantage vers l'ironie et la caricature que vers le romantisme, avec  un prince plus fou que rêveur, soulevant souvent les rires du public par ses excès.

Un prince à des lieux de celui incarné par Gérard Philippe : hanté dans ses rêves par de jeunes éphèbes nus – aurait-il des désirs homosexuels inavoués ? – il termine comme une marionnette manipulée par des fils  et qui s'agite vainement.

Deux époques, deux sensibilités, deux lectures d'une même œuvre. Tout l'intérêt et la richesse du spectacle vivant est là.

Après, que le spectateur adhère ou pas selon sa propre sensibilité est un autre problème.

Nicole Bourbon

 

Le Prince de Hombourg

de de Heinrich von Kleist

Mise en scène Giorgio Barberio Corsetti 
Scénographie Giorgio Barberio Corsetti et Massimo Troncanetti 
Musique Gianfranco Tedeschi 
Vidéo Igor Renzetti
Images Lorenzo Bruno et Alessandra Solimene 
Lumière Marco Giusti
Costumes Moïra Douguet 
Assistanat à la mise en scène Raquel Silva

Avec Jean Alibert, Anne Alvaro, Clément Bresson, Anthony Devaux, Luc-Antoine Diquéro, Xavier Gallais, Hervé Guerrisi, Éléonore Joncquez, Maximin Marchand, Geoffrey Perrin, Julien Roy, Gonzague Van Bervesseles