SACCO et VANZETTI

Théâtre des Béliers
53, rue du Portail Magnanen
84000 Avignon
04 90 82 21 07

12h25

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Sacco et Vanzetti

Ils nous avaient habitués à les applaudir dans un registre plutôt comique.

Avec Sacco et Vanzetti, ils se révèlent dans un univers dramatique où ils sont tout simplement époustouflants.

En 1927, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti – oui, Nicola and Bart, ceux de la chanson de Joan Baez – deux anarchistes italiens, sont condamnés à la chaise électrique pour un meurtre dont ils étaient innocents.

Alain Guyard, l'auteur, dans un texte magnifique très militant les imagine juste avant leur exécution, revivant leur histoire, les accusations montées de toute pièce, les témoins subissant des pressions iniques, les aveux du vrai coupable que la justice ignore.

Dau et Catella endossent avec maestria tous les personnages dans un jeu d'une justesse remarquable qui nous fait souvent monter les larmes aux yeux et que la mise en scène soignée de François Bourcier magnifie.

Les scènes fortes se succèdent dans un décor sobre de simples chaises qui évoqueront les différents lieux grâce à des agencements astucieux et parfaitement maîtrisés, devant un drap blanc où sont projetées des vidéos d'époque.

La séquence qui oppose Vanzetti et le gouverneur nous interpelle et offre une grande résonnance avec notre actualité. Du riche et respecté gouverneur ou du pauvre petit italien le plus digne de respect n'est pas celui qu'on pourrait croire.

« Vanzetti
— Tous les attentats que vous imputez aux anarchistes sont des coups montés par les agitateurs du FBI  ! Comment voulez-vous que des hommes qui se disent défenseurs de la cause du peuple puissent faire éclater leurs machines infernales dans la foule des innocents ? Vos terroristes, ce sont des agitateurs à la solde du gouvernement !

Le Gouverneur
— Mais je le sais bien, c'est moi qui les forme ! En attendant, parce que nous faisons planer la menace terroriste venue de l'étranger, nous pouvons faire passer peu à peu notre idéologie sécuritaire.

Vanzetti
— À quoi bon faire vivre ainsi les gens dans la peur ?

Le Gouverneur
— Parce qu'ainsi ils sont prêts, petit à petit, à renoncer à leur liberté au nom de la sécurité. Et nous détruisons la démocratie au nom de la démocratie.»

C'est à la fois simple et puissant, on en sort bouleversé.

Du vrai, du beau, du grand théâtre.

 

Nicole Bourbon

 

 

Sacco et Vanzetti

d'Alain Guillard

Avec Jean Marc Catella, Jacques Dau

Mise en scène : François Bourcier
Assistante Mise en scène : Nathalie Moreau
Son et images : Philippe Latron
Lumière : Romain Grenier
Régie : Roland Catella

 

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