Encore  une de ces journées qui rime avec surprise. Elle commence par une rencontre inattendue, alors qu'attablé avec quelques bons noceurs de notre fine équipe, j'entends quelques notes éparses qui, parvenant à mon oreille, se décident à se mettre en ordre rangé. Immédiatement, je lâche ma fourchette et me mets à l'écoute, un acte indispensable si l'on veut bien entendre. Ouille ouille ouille, que c'est bon ! Tout de go, je décide de vérifier ce sentiment premier. Je cours, je vais et je vole vers ce beau Théâtre Notre-Dame dont la Salle rouge module ses 190 places. Je m'y installe avec cette délectation jubilatoire des chercheurs de trésors au moment de la découverte.

Et vlan ! Dès les premières notes, j'en prends plein la tartine. Au second morceau, je tape du pied, des mains, du cœur, quoi ! Comme tout le monde ! J'ai bien cru que le public dans son entier allait se lever et danser comme un seul homme ! Et cela pratiquement du début jusqu'à la fin.

D'accord, on trouve là une superbe technique vocale ! D'accord, on voit là un superbe accord scénique ! D'accord, d'accord, d'accord !

Mais le plus, le savez-vous :

Peut-être l'étincelle qui passe dans le regard des cinq protagonistes,

Peut-être le choix des textes poétiques signant les plus grands noms… de Rimbaud à Queneau, de Verlaine à Lapointe, de Baudelaire à Laforgues, de…,

Peut-être cette fabrication musicale unique en son genre mêlant polyphonie, cappella, qu'importe ! Au son venu d'ailleurs, d'ailleurs ou sans doute d'un engin électronique bien programmé… – souvenez-vous de l'ambiance étonnante précédant « Mignonne, allons voir… »-…

Peut-être l'envie de ne m'être pas trompé… Avec les autres ? Le public ? Dans son entier ! Non, non ! C'était bon ! C'est tout ! Bon !

Les Grandes Gueules m'en ont mis plein. Plein la tartine, bien sûr !

Allez, courez-y, mes amis, courez-y ! Il ne reste qu'une représentation. Ouf ! J'ai dégusté la mienne

 

PierPatrick

 

 

Les grandes gueules

Avec : David Richard, Bruno Lecossois, Tania Margarit, Victoria Rummler, Julien Baudry

Metteur en scène : Éric Fauveau