Théâtre de la Pépinière
7 rue Louis-le-Grand, 75002 Paris

Jusqu’au 5 novembre 2025
Du lundi au mercredi à 21h

 

 

 

Le spectacle La Disparition de Josef Mengele, adapté du roman d’Olivier Guez, porte une mission de mémoire. Josef Mengele, médecin d’Auschwitz, est un personnage réel dont il est essentiel de connaître l’histoire. Pourtant, malgré la gravité du sujet, le spectacle peine à nous atteindre au cœur. Mikaël Chirinian, seul en scène, déroule la cavale du bourreau nazi en Amérique du Sud. Le texte est précis, le propos glaçant, mais l’émotion ne surgit jamais vraiment.

Le comédien sort parfois du personnage, pour commenter tacitement son intention, comme pour le mettre à distance de lui-même. Or, ce choix de distanciation protège le comédien et le spectateur. Le salaud est désigné comme tel sur le plateau devant nous. Nous aurions aimé être révulsés par autant de cruauté innommable ou même être étonnés pour notre empathie, j’ose le dire, pour cet homme qui descend lentement la pente de la folie. Ce combat, ce choc, nous ne le ressentons pas. La maîtrise technique du comédien souffre d’un rythme d’élocution trop rapide, qui, combiné à cette posture dramatique extérieure, accentue la distance avec le propos.

Le texte interroge, dénonce, éclaire. Mais le théâtre, lui, ne fait que raconter. Il ne fait pas ressentir.

Alexandra Diaz

 

La Disparition de Josef Mengele

Texte : Olivier Guez
Adaptation et interprétation : Mikaël Chirinian
Mise en scène : Benoît Giros
Son : Isabelle Fuchs
Lumières : Julien Menard
Costumes : Sarah Leterrier
Collaboration artistique : Éric Schoenzetter