LE SOURIRE AU PIED DE L’ÉCHELLE

Théâtre de l’Œuvre
55 rue de Clichy
75009 Paris
01 44 53 88 88

Jusqu’au 17 février
Du mercredi au samedi à 19h
les dimanches à 17h30

 

Le Sourire au pied de l’échelle loupe ©Vincent Pontet

Une échelle, posée en fond de scène, dirigée vers l’infini. Les barreaux sont tordus, cassés. Une distance incohérente les sépare. Sublime métaphore de la quête d’absolu d’Auguste, le clown, miroir de nous-mêmes.

Adapté du court texte de l’écrivain américain Henry Miller, Denis Lavant, seul en scène, incarne profondément cet Auguste. Son étoffe circassienne, ses multiples talents de musicien, mime, prêtent à dire que seul lui pouvait incarner ce rôle. La mise en scène est ingénieuse, différents tiroirs s’ouvrent, un instrument, un objet surgit. Denis Lavant nous projette son imaginaire. La roulotte du nouveau cirque et la marche pour y monter apparaissent simplement, clairement. Le propriétaire au chapeau du cirque émerge, brillamment. Il passe de ce personnage à l’autre, sans impudeur, avec délicatesse.

Auguste, aimé et populaire, quitte le cirque. Les spectateurs le suivent dans son errance. Il ne peut pas être loin de la troupe. Il toque à la porte d’un nouveau cirque, s’attelle à des tâches pragmatiques qui rendent service. Il se sent utile mais la scène le rattrape. Antoine, le clown moins doué, est malade. Et s’il jouait à la place d’Antoine pour donner une place au clown mourant et s’accomplir, être au plus près de ce qu’il est ? Cette quête de soi est abyssale. L’errance est un moyen pour poursuivre une fin abstraite, impossible. Tel Auguste, sourions au pied de l’échelle.

Alexandra Diaz

 

Le Sourire au pied de l’échelle

Avec Denis Lavant

D’après l’œuvre de Henry Miller
Adaptation Ivan Morane
Mise en scène Bénédicte Necaille
Traduction Georges Belmont

 

Mis en ligne le 26 janvier 2019