LA CAGE

La Petite Rotonde
Espace Jemmapes
75 010 Paris

mardi 17 et mercredi 18 avril  2018 (20h00)

 

Dans le cadre du Festival Barcelone en scène

 

La Cage loupe Photo © Marina Raurell

Un immense drap blanc disposé sur le sol forme de ses plis et replis une bouche, ou un sexe de femme. C’est l’espace de circulation où la comédienne va déployer son verbe et ses ailes. D’ailes, il en est question ici puisque La Cage raconte le point de vue d’une femme portée par son enfance à s’identifier à ces oiseaux qu’on enferme, et à les côtoyer. D’elle surtout, il est question, de cet enfermement avec lequel les femmes peuvent s’accoutumer dans tous ces pays autour du monde, détresse commune.

C’est un monologue à la fois poétique, allégorique et concret. Entre charnel et lutte de l’esprit, la texture du drap, la présence l’eau dans un seau en fer blanc, l’interprétation qui cherche à ce que le corps réponde à la parole, puis la fulgurance des phrases, la vision d’un destin qui se dévoile pas à pas devant nous, en connivence.

Le texte de Marc Garcia Coté (extrait et adapté d’une pièce beaucoup plus vaste appelée « Nid », « Niu » en catalan) navigue de la fable et de la mythologie au réel, à l’actuel. La symbolique de l’oiseau – liberté – la réalité de l’oiseau – le bec, les griffes, l’œil morne – se combattent dans l’esprit de son personnage qui, enfermée en elle-même rêve de liberté.

Il y a sans aucun doute, en sous-texte, un message soit politique, soit humaniste, qui respire et fait respirer le spectacle.

Dans une interprétation, douce, sensible, presque trop friable par moment, Aina Tomàs Martorell nous prend par la main pour nous faire aimer ce spectacle pour lequel elle a partagé l’adaptation avec l’auteur. Et l’on ressent très précisément, au travers une expression parfois fêlée (c’est la première fois qu’elle joue ce texte en français), on ressent l’extrême désir de faire partager l’envol et la libération qui s’y exprime. L’envie de partager.

Une bulle, protégé du fracas du monde, voilà cet instant. Et pourtant, une bulle loin de l’abandon, au contraire, une bulle qui parle du fracas des hommes, plein d’espoir, de poésie et de la fragilité de la beauté.

Bruno Fougniès

 

La Cage

Adapté par Aina Tomàs Martorell et Marc Garcia Coté d’après “Nid” (Niu) de Marc Garcia Coté
Traduction : Chap Rodríguez  
Marta : Salarich Bardia 
Graphisme : Marina Raurell 
Image : Vincent Moustache 
Le costumier : Aïna Rovira

Avec Aina Tomàs Martorell

 

Mis en ligne le 20 avril 2018