HULA DOLL (LE TONY CLIFTON CIRCUS)

Au Cirque Électrique
place du maquis du Vercors
75020 PARIS
09 54 54 47 24

Jusqu'au 15 juin 2014.
Du mercredi au samedi à 21h et le dimanche à 17h.

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Mis en ligne le 13 juin 2014

Hula Doll

C'est un peu compliqué : au début était Andy Kaufman, un comédien et « performer » américain des années 7O-80. Même s'il a été incarné au cinéma par Jim Carrey, ce n'était pas un comique. Il souhaitait surtout provoquer, faire réfléchir ses spectateurs. Et un de ses personnages fétiches s'appelait Tony Clifton. C'est donc sous son influence directe que se placent ces artistes italiens, artistes de rue, qui font escale au Cirque Électrique. Ici, vous ne verrez donc pas un spectacle de cirque traditionnel : des poupées brûlent, les personnages se tuent mutuellement « pour rire », un pantin est assassiné et deux fins limiers mènent l'enquête. L'occasion, pour eux, de faire venir sur scène un spectateur qui assiste, éberlué, à un échange de gifles en se demandant si la prochaine va, ou non, être pour lui.

Un grand échalas frisé et un petit chauve, voici la base du Tony Clifton Circus. Ils sont assistés d'un musicien en smoking lamé qui fait un peu n'importe quoi et, très important, d'un traducteur, modestement assis à une table, qui assure le direct. Car la parole, ici, est primordiale : parfois presque autant que ce qui se passe sur scène, d'ailleurs. Des actions, oui, si possible grotesques et provoc', mais on n'oublie pas qu'il y a un discours derrière tout cela. Discours politique, engagé, auquel nous sommes obligés de prêter attention. On peut préférer, tout de même, les moments où cela parle moins et où ces « clowns » font ce qu'ils ont à faire, c'est-à-dire jouer. Qu'il s'agisse d'un cours d'éducation sexuelle détourné ou bien de la mort d'un ananas (sic) ou encore de tout ce qu'il est possible de faire subir à une poupée Barbie, on adhère. On est bluffé.

Plus palpitante est la fin, que nous ne dévoilerons pas… où le jeu avec le public devient plus théâtral dans le bon sens du mot, plus sournois. Comme leur bon maître Andy Kaufman… ou bien Léo Bassi (autre « clown » à qui ils rendent hommage) ils touchent là quelque chose, quelque chose de troublant et fort, dans le rapport des artistes au public. On rit, on frémit. On se remet en question.

Pour ces moments… pour ce côté foutraque, souvent jubilatoire, il faut aller applaudir le Tony Clifton Circus. Mais sans attendre, car ils ne passent pas très longtemps !

Gérard Noël

 

Hula Doll (Le Tony Clifton Circus)

De et avec Iacopo Fulgi et Nicola Danesi de Luca.

Avec : Enzo Palazzoni et Diego Tosi.

Musique : Enzo Palazzoni.