HORS DE MOI

L'Atalante
10 place Charles Dullin
75018 Paris 
01 46 06 11 90

Jusqu’au 23 décembre
samedi 10 à 15h et 18h, dimanche 11 à 15h et 18h, lundi 12 à 19h, mercredi 14 à 15h, jeudi 15 à 14h30, vendredi 16 à 10h, samedi 17 à 18h, puis du dimanche 18 au vendredi 23 à 15h (relâches les mardis)

 

Hors de moi loupe Crédit photo: Victor Tonelli/ArtComArt

La fable se déroule en forêt. Une forêt imaginaire où se côtoient éléphants, ours, musaraignes, fourmis ou écureuils. Une sorte de domaine de l’enfance où les animaux sont doués de paroles et de caractères délirants,  curieux et parfois même obsessionnels.

Pour recréer sur scène l’univers  de l’auteur néerlandais Toon Tellegen, Grégoire Callies et Pauline Ribat ont fait appel à différentes disciplines : voilà un conteur, une bande son riche d’ambiances, de voix et de musiques, un dispositif scénographique inventif, un jeu de marionnettes à tiges ou à gaine et une présence de créations vidéos qui démultiplient les mouvements et transforment les espaces.

Tous ces éléments se lient pour que cette heure passée en présence de ces animaux en fer forgé et tissus soit une immersion dans un rêve. Très vite, la réalité disparaît et l’on se laisse hypnotiser  par ces courts épisodes où apparaît une société animale, vision distanciée d’une société des hommes apaisée. Car il est ici question de passions et de réactions qui sont parties intégrantes de l’humanité même si, Ô miracle, la colère a soudain disparu de ce microcosme.

Et à sa suite, on croirait bien que la violence aussi disparaît, et l’agressivité, la rancune, les cris, les coups de gueule et les coups de griffes. Une étrange bienveillance plane sur toute la forêt.

Jean Baptiste Manessier a inventé un arbre articulé qui abrite ce monde fourmillant. Il devient clairière ou maison pour redevenir arbre gigantesque traversé par les lumières inventées par Jean-Pierre Salin où grimpe un éléphant enivré d’altitude…

Les projections vidéos  de Véronique Caye ainsi que les sons, musiques et bruissements orchestrés par Jacques Stibler participent à la magie – à noter le merveilleux voyage sous l’eau où nage la carpe aux écailles métalliques chevauchée par l’écureuil ou bien les chutes vertigineuses du pachyderme du faîte du grand chêne.

Grégoire Callies, à la fois marionnettiste, conteur et complice des deux mondes, le nôtre et celui de Toon Tellegen, donne vie et voix à plus d’une dizaine de personnages. Un travail de manipulation et de synchronisation exigeant, rythmé comme la partition d’un musicien, qui exige dextérité et sens du jeu.

À noter également les proportions totalement irréelles des marionnettes qui accentuent encore l’impression de voyager au pays des rêves. Un rêve qui finit lorsque le matin vient. La forêt se referme alors sur ses secrets, ses étranges caractères et surtout cette harmonie entre toutes ces dissemblances qui ressemble tant à la belle tolérance.

Bruno Fougniès

 

Hors de moi

Librement inspiré de Toon Tellegen
Adaptation Claire Chevalier
Mise en scène Grégoire Callies, Pauline Ribat
Scénographie et création marionnettes Jean-Baptiste Manessier assisté de Éric Jolivet
Musique, création sonore Camille Saint-Saëns, Jacques Stibler
Création vidéo Véronique Caye
Création Lumières Marianne Pelcerf
Création Électrique Jean-Pierre Salin

Avec les voix de Grégoire Callies, Florian Choquart, Jean-Pierre Rouvellat, Hélène Hamon, Raphaël Poli, Pauline Ribat, Joséphine Serre

Jeu Grégoire Callies

 

 

 

Mis en ligne le 9 décembre 2016