HÄNSEL & GRETEL;
Palais des Glaces
37 Rue du Faubourg du Temple
75010 Paris
01 42 02 27 17
Jusqu'au 30 mars 2014
À 10h30 ou 11h00 les samedis, dimanches et vacances scolaires
Représentations supplémentaires les lundis 17 & 24 février à 14h15
L'histoire d'Hänsel et Gretel fascine et terrifie. Elle a acquis une résonnance universelle parce qu'elle a su donner figure à des angoisses profondément implantées dans l'inconscient de tout un chacun : crainte de l'abandon, crainte de la pauvreté et de la famine, crainte de l'absence d'amour de la mère – devenue belle-mère au fil des versions – et, pour leur répondre, la nécessité de la solidarité entre frères et sœurs.
On ne compte plus les adaptations de ce conte populaire pour le cinéma, pour le théâtre, pour la télévision et même pour l'opéra. Cette nouvelle production en forme de comédie musicale pour enfants est une excellente idée, même s'il faut souligner qu'elle s'écarte sur plusieurs points de celle des frères Grimm, qui ne sont logiquement pas crédités sur l'affiche. Premier exemple, le plus évident : l'introduction d'un nouveau personnage, le faune, certes séduisant parce qu'il apporte une touche comique dans des moments sombres mais dont la fonction exacte n'est pas facile à cerner. Second exemple : le père (interprété par David Koenig, meilleur sur le plan vocal que dans son jeu de comédien) est totalement étranger aux desseins de son épouse manipulatrice et menteuse (Céline Espérin), qu'il chasse même de chez lui aussitôt qu'il comprend le plan macabre qu'elle a ourdi.
Les spectateurs sont un peu déroutés, mais l'essentiel est ailleurs : dans la représentation concrète d'une histoire forte, poignante, avec la dimension de violence qu'elle comporte et qui rend les enfants rapidement concernés par le sérieux du drame qui se joue sous leurs yeux. Et il faut reconnaître que le spectacle est remarquablement réussi sur le plan visuel. Les décors sont bien conçus et les costumes très soignés, notamment ceux, splendides, d'une sorcière que Rochelle-Grégorie campe avec… délice. Esthétiquement, l'ensemble de la mise en scène fait une très vive impression. La musique est moins convaincante : poussée trop forte (mais ce n'est peut-être qu'une question de réglage), les interprètes sont tentés d'aller chercher les décibels davantage que la beauté mélodique, tandis que les paroles ne sont pas toujours faciles à suivre. On aurait aimé voir en plus grand nombre les refrains aussi clairs, efficaces et entraînants que l'air « Bon débarras ! ». Les deux interprètes principaux, Anaïs Delva en Gretel et Alexandre Faitrouni en Hänsel, très bien dans leur rôle, n'en méritent pas moins.
Frédéric Manzini
Hänsel & Gretel
Adaptation : Guillaume Beaujolais, Fred Colas et David Rozen
Mise en scène : David Rozen
Dialogues : Guillaume Beaujolais
Musique : Fred Colas
Arrangements : Sylvain Genevay
Scénographie : Yvan Robin
Costumes : Jackie Tadéoni
Lumières : Alex Decain
Avec : Anaïs Delva (Gretel), Céline Espérin (la belle-mère), Alexandre Faitrouni en alternance avec Sébastien Valter (Hänsel), Rochelle-Grégorie (la sorcière), David Koenig (le père).