LES PRIMAIRES… DES PRIMATES

Théâtre des deux ânes
100 boulevard de Clichy
75018 – Paris
Tel : 01 46 06 10 26

Jusqu’au 22 Juin 2017
Du mardi au samedi à 20h30
Matinée le samedi à 16h00 et dimanche à 15h00

 

Photo Stéphane Kerrad. De g. à dr. Michel Guidoni, Jacques Mailhot, Gilles Détroit et Florence Brunold. loupe Photo Stéphane Kerrad.
De g. à dr. Michel Guidoni, Jacques Mailhot, Gilles Détroit et Florence Brunold.

Le Théâtre des deux Ânes, temple de l’esprit chansonnier, fête ses 100 ans ! Familier pour les plus de cinquante ans qui ont connu un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, le genre a eu de belles heures de vol ! En effet, depuis un siècle, moult humoristes ont défilé sur cette scène mythique de la satire politique. De Pierre Dac à Jean Poiret en passant par Jean Amadou, Anne-Marie Carrière, Pierre-Jean Vaillard ou Laurent Gerra, ils sont nombreux à « s’être fait les dents » sur nos hommes politiques toujours prêts à fournir du grain à moudre !

Fonctionnant sous forme de troupe, chaque spectacle laisse libre cours à quatre ou cinq pourfendeurs du genre. Et la salle comble samedi dernier ne dément pas l’engouement que le public continue de vouer à l’exercice. Mais il ne faut pas s’y tromper. Les amateurs de ce type de spectacle sont des amateurs avertis. S’ils sont venus pour rire et se moquer de nos institutions, ils sont exigeants en la matière et les seconds couteaux, non aguerris à la formule musclée, n’ont pas grâce à leurs yeux. Ainsi, Florence Brunold et Jacques Mailhot, deux vieux briscards du genre, ont déclenché l’hilarité générale par leur métier, leurs métaphores et leurs répliques drôles et inventives. En effet, comment résister au constat dressé par Jacques Mailhot sur les embouteillages parisiens depuis les nouvelles règles instaurées dans la capitale. « Si Anne Hidalgo avait été maire de Paris en 1939, jamais les Allemands ne seraient entrés dans Paris ! ». De même, Gilles Detroit qui axe davantage ses interventions sur les anachronismes du quotidien (les innombrables applications des smartphone par exemple) a acquis l’adhésion du public. En revanche, deux autres invités surprise, plus décalés, ont failli « plomber » la revue, ce qui n’est pas arrivé fort heureusement mais suffisamment pour susciter  un bémol. Au final, le divertissement est plaisant,  ponctué de quelques fulgurances jouissives, même si on en voudrait encore davantage.  Au vu de l’intitulé du spectacle « Les Primaires… des primates », on peut effectivement regretter un certain manque d’engagement et de réactualisation. L’actualité politique va très vite et l’esprit chansonnier actuel peut sembler un peu à la traîne, voire démodé par rapport à une nouvelle génération d’humoristes qui, dans le Seul en Scène, n’hésite pas à épingler nos humoristes politiques au jour le jour ! Pas sûr que les « Deux Anes » fêtent leur bicentenaire !

Patricia Lacan-Martin

 

Mis en ligne le 16 février 2017