NONOLIMITE & LES PSYCHO POTES

Un bel album bicolore, avec sa photo en miroir et son graphisme noir et blanc que viennent troubler quelques touches de rouge. Et un nom surprenant : Nonolimite et les Psycho Potes. (L’album sera dans les bacs fin mars)

Déjà, mon intérêt est éveillé.

À l’intérieur deux disques qui reprennent ces mêmes codes. Et un livret avec les paroles, et qui respecte aussi les mêmes nuances.

Je le feuillette et immédiatement les textes m’interpellent, qui traitent plein de sujets différents, les rapports humains, la vie avec tout ce qu’elle peut apporter de joies et de peines, aussi bien vie personnelle que vie citoyenne, baignés d’humour et d’autodérision qui comme le nom l’indique, ne se donnent aucune limite et qui laissent à penser que leur auteur a vraiment un univers.

À l’écoute, même découverte, les musiques sont variées, éclectiques, c’est joyeux, très rythmé, partie acoustique, partie électrique, du rock où viennent parfois de manière surprenante s’inviter un peu de reggae, un peu de ska, avec des syncopes faisant surgir les mots là où on ne les attend pas.

Et c’est avec plaisir que je me rends au Studio Campus de la rue Froment pour assister à un showcase suivi d’une rencontre avec le leader du groupe, le fameux Nono, Arnaud de son prénom.

loupePhoto Claude Bourbon

Les Psycho Potes sont là aussi, des potes assez fous pour le suivre dans ses délires dit-il, Doudou à la basse, Jojo à la guitare et Maxime à la batterie.

Quelques chansons de l’album et du précédent, interprétées avec une belle énergie et une indéniable présence, le temps passe très vite, le mini concert se termine avec « Prendre ou tomber », une des chansons que j’ai préférée, j’en aurais bien écouté davantage.

La conversation qui s’engage ensuite me fait découvrir un homme jeune (il a la trentaine), bien dans ses baskets, visiblement heureux d’être avec ses potes.

 

loupePhoto Claude Bourbon

« Les copains c’est très important, d’ailleurs l’album, ce n’est pas seulement nous quatre, on a invité des amis musiciens, ce n’est plus un groupe, c’est un collectif. »

S’il trouve important de faire rire, d’amuser son public, il se définit aussi comme quelqu’un de romantique, un côté qu’on retrouve dans certains de ses textes plus nostalgiques et mélancoliques.

« Je voulais aussi traiter des thèmes plus profonds, plus personnels, pas seulement festifs. Je me sens artiste citoyen et je lutte à ma façon contre les extrêmes, en chansons mais très second degré. »

Exemple entre autres avec « It’s PQ », autre chanson de l’album qui m’a fortement réjouie, raisonnement grave caché sous un humour potache.

« T’es dans la merde et t’en as plein l’cul Fais comme nous adhère au PQ
Nous ne dirons pas ce qui est mal ou bien Rejoins le parti du quotidien ».

Plutôt de formation scientifique, il avoue avoir découvert le plaisir de jouer avec les mots à force d’écrire des chansons, d’avoir une vraie réflexion sur la langue française. Cela donne des textes percutants avec des assemblages inattendus, une langue riche et imagée, aux accents parfois un peu sombres et désabusés contrebalancés par l’ironie et la dérision.

On le voit encore peu sur les scènes parisiennes (Il sera le 4 juin à la Dame de Canton), mais vous pourrez peut-être le croiser avec sa guitare quelque part à Odéon dans les couloirs du métro où il enchante de temps à autre le quotidien des passants.

Nicole Bourbon

 

 

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