LUC LANGEVIN

Rencontre avec Luc Langevin pour le spectacle Créateur d’illusions

 

loupe Photo :  Jean-François Bérubé

Dans les salons d’un grand hôtel parisien, j’attends, depuis un moment, pour rencontrer l’illusionniste, magicien-physicien, diplômé en sciences, Luc Langevin. Le jeune homme est un showman habitué des émissions de télévision au Québec, où il est très apprécié. Il vient présenter en France son spectacle « Créateur d’illusions ». À Paris depuis peu, son agenda est chargé. Il fait une mini démonstration à des magiciens amateurs si enthousiastes, qu’il a pris du retard. Il arrive, enfin, petit sourire en coin, et abracadabra ! il est tout excusé, tant il est désarmant de naturel : décontracté, en jeans, charmant accent québécois, poignée de main ferme et franche, regard clair et perçant, aux lueurs par moments déconcertantes de pure espièglerie enfantine. Faisons connaissance avec cet étonnant magicien des nouvelles technologies, qui mixe, en spécialiste, science et magie.

— Qu’est ce que la magie pour vous ?

La magie, pour moi, c’est d’abord un art qui permet de générer des émotions, en fait comme la plupart des formes d’art, mais la magie a la particularité de pouvoir générer du questionnement, du mystère, et surtout de l’émerveillement. L’émerveillement est une émotion importante, une sensation qu’on vit au quotidien lorsqu’on est enfant, mais de moins en moins en vieillissant. La magie est la forme d’art qui a le pouvoir de nous faire revivre cette émotion-là…

— Quel rapport entre émotion, science, mentalisme et illusion ?

Je suis ce que l’on appelle un illusionniste généraliste, je touche à toutes les branches de la magie. Je fais du mentalisme, de la prestidigitation, de la grande illusion, de la micro magie, de l’évasion… J’aime aussi mélanger les différents styles. J’ai la chance d’en faire autant à la télé qu’à la scène, ce qui justifie que je touche un peu à tout, et j’aime tout enrober avec de la science, justement parce que, peu importe le type de magie, il y a toujours une explication scientifique, mais qui peut faire rêver. Les liens que je fais… tout dépend, je peux commencer par un numéro de mentaliste, par exemple vous demander de penser à un mot et au lieu de le révéler, je vais prendre un bout de papier, le brûler avec un tison et la brûlure va prendre la forme du mot… J’essaie de transformer mes numéros pour intégrer d’autres formes de magie et en faire une expérience qui va être complète pour le spectateur, une expérience qui va le transporter, qui va le faire rêver.

— Vous êtes extrêmement polyvalent ! Etes-vous "insaisissable" ?... - Rires -

Je crois que oui ! C’est d’ailleurs un des titres qu’on avait pressenti au départ pour mon spectacle… C’est un terme qui revient souvent lorsqu’on décrit la magie, on a l’impression que c’est impossible d’en saisir le secret. J’aime que les gens se questionnent, faire fonctionner l’imagination, c’est ce qui est beau aussi. Les magiciens ne révèlent pas leurs secrets, sinon la magie et l’émerveillement tombent. Mais souvent c’est beaucoup plus simple que ce qu’on imagine.

— Vous dites : « Si vos plus grands rêves vous semblent inatteignables, croyez-moi ce n’est qu’une illusion ». Quel est votre plus grand rêve qui ne soit pas une illusion ?

Quand j’étais tout jeune mon rêve était de devenir le plus grand magicien du monde. J’avais six ans et j’ai vu performer Michel Cailloux, un français émigré au Canada, devenu le magicien pour enfants le plus connu au Québec. J’ai été émerveillé et j’ai immédiatement voulu reproduire ce qu’il faisait. J’ai dit à ma mère : « Je veux être le plus grand magicien du monde », et j’ai appris des tours. Quand j’ai vu la réaction que cela suscitait chez les gens, j’ai su que c’était ce que je voulais faire de ma vie. Aujourd’hui je souhaite devenir un artiste international, reconnu mondialement. Ce n’est pas la célébrité qui m’intéresse, j’ai envie d’apporter quelque chose à l’art de la magie, être un artiste unique, apporter une magie différente, qui fasse le tour de la planète et que tout le monde puisse apprécier. Et marquer un petit peu l’histoire de la magie de cette façon là.

Propos recueillis par Luana Kim