Annie GRÉGORIO

 

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Annie Grégorio

Rencontre avec Annie Grégorio, actuellement sur scène dans « Théâtre sans animaux » (jusqu'au 8 décembre 2013), la pièce choisie par son auteur Jean-Michel Ribes pour fêter ses dix ans à la direction du théâtre du Rond Point

 

Dans l'intimité de son appartement parisien, clair et lumineux comme elle, Annie Grégorio dégage une certaine sérénité. Comédienne depuis une petite trentaine d'années, elle savoure aujourd'hui le fruit de son parcours.

« C'est formidable, je suis très fière, surtout que j'ai commencé dans ce métier par hasard. C'est la rencontre avec Roger Louret, fondateur de la Compagnie « les Baladins en Agenais » dans le sud-ouest, qui a été déterminante. Alors que je m'ennuyais sur les bancs de la fac, il a cru en moi et m'a convaincue d'être comédienne. Il a même écrit une pièce en pensant à moi ». Et ce n'est pas le seul puisque Jean-Michel Ribes a fait la même chose quand il a écrit « Théâtre sans animaux ». Bien lui en a pris car cette idée de génie vaudra un Molière à Annie en 2002 !

Mais ce qui rend Annie la plus fière, c'est de ne pas avoir cédé aux sirènes de la facilité en se laissant enfermer dans un emploi conditionné par son physique et son accent. « J'ai choisi une route correspondant à mes désirs et je m'y suis tenue ». La popularité, oui, la vulgarité, non.

Si elle a longtemps été passionnée par les planches, Annie confie son envie de s'orienter davantage vers l'image. Ce qui est totalement paradoxal quand elle avoue sa détestation de se voir à l'écran. « Interdit de me voir ou de m'entendre, ou alors avec quinze ans de décalage ! Je suis exhibitionniste comme tous les acteurs, j'adore jouer un personnage mais me regarder ensuite ne m'intéresse absolument pas. C'est joué, c'est fait, c'est du passé ! Pour moi, il y a un côté impudique, voire morbide dans l'acte de se regarder. C'est comme si je visionnais un vieux film où tous les protagonistes sont morts ».

Elle, ce qu'elle aime, c'est jouer avec des acteurs qui s'engagent, des réalisateurs qui s'investissent. « Personnellement, j'adore que l'on me guide, que l'on aille chercher en moi des univers insoupçonnés, que l'on ne me lâche pas, sans toutefois me harceler. Question de tempérament ». Et du tempérament, elle en a, c'est un de ses atouts dans le paysage artistique français.

Et sinon, y'a t'il une vie après la scène et la caméra ? « Naturellement ! J'adore voir mes amis et lire. Après avoir longtemps fréquenté Balzac, Maupassant et Proust, je m'ouvre à la littérature contemporaine, notamment américaine et sud-américaine ». Sa belle bibliothèque en témoigne ! Et dès qu'elle peut quitter Paris, on peut croiser cette Epicurienne sur les chemins de l'île de beauté devenue, depuis quelques années, son havre de paix.

Patricia Lacan Martin

 

 

Théâtre sans animaux

Texte et mise en scène : Jean-Michel Ribes

Avec Annie Grégorio, Caroline Arrouas, Marcel Philippot, Christian Pereira, Philippe Magnan

Voir l'article de Patrick Rouet