Théâtre Le Proscenium 
2, passage du bureau (angle du 170 rue de Charonne)
75011 Paris
01 40 09 06 77

Samedi 28 mars à 19h00

 

Photo Claude Bourbon

C’est la Grèce qui s’invite au Proscenium avec le spectacle Arachnées, créé et interprété par deux jeunes femmes d’origine hellénique et dont le titre fait irrésistiblement penser au mythe d’Arachne, cette jeune mortelle transformée en araignée par la déesse Athena pour avoir osé la défier dans un concours de tissage.

Sur le plateau, un banc, des draps, des dés à coudre, des aiguilles, de la laine en pelote ou en écheveaux emmêlés.

Et deux créatures, mi-femmes mi-insectes qui vont pendant une heure se côtoyer, s’affronter, s’unir, dans une danse hypnotique et envoûtante.

Dans une alternance de musiques d’inspiration baroque italien en accord parfait avec les mouvements et de silences animés des bruits métalliques des dés qui roulent ou s’entrechoquent sur le sol et dont les deux êtres fantastiques semblent parfois jouer comme un chat avec une souris, de leurs respirations essoufflées, du frottement des tissus et  du battement des pieds nus, elles nous entraînent dans un univers étrange et infiniment poétique qui laisse libre champ à l’imagination du spectateur.

Sont-elles des prisonnières, des aliénées mentales, des mutantes ?

Que cherchent-elles ? Qu’attendent-elles ? Qu’espèrent-elles ? Parviendront-elles à s’échapper ? À trouver leur chemin vers la lumière et la liberté symbolisées par un drapé blanc lumineux suspendu en fond de scène comme un mirage ?

Les corps fatigués se soulèvent, retombent, se tendent, s’arc-boutent, les bras se ploient comme des tentacules, les mains courent sur le sol ou le banc comme des pattes, les longues chevelures cachent les visages, l’illusion est parfaite, les deux danseuses deviennent araignées sous le regard stupéfait d’un public subjugué.

C’est un spectacle saisissant, d’une grande originalité et d’une prodigieuse beauté. Dommage qu’il ne reste plus pour le voir qu’une seule séance samedi 28 mars à 19h.

Ne le manquez pas, c’est au Proscenium une chaleureuse et confortable petite salle cachée au cœur d’une impasse et qui vaut la peine que vous la découvriez si vous ne la connaissez pas encore d’autant qu’elle fait l’effort d’une programmation variée et de qualité.

Nicole Bourbon

 

Arachnées

Compagnie Ahtenysti

Conception, chorégraphie et interprétation : Maria Yannaros
Collaboration et interprétation : Mairi Pardalaki
Costumes : Katia Theuri

Musiques : Marin Marais, Domenico Scarlatti, Georg Philipp Telemann, Tarquinio Merula, C. Francesco, Georg Friedrich Haendel