WEEK-END À TURIN – Festival Teatro a corte

Festival Teatro a corte

 

Du 5 au 21 juillet 2013. 
Informations pour le public : +39 011.5119409. 
Biglietteria di Palazzo Reale, 
Piazzetta Reale 1, Torino. 
Du mardi au jeudi de 15 h à 19 h, vendredi à dimanche de 10 h à 19 h. 
Info : +39 0114362736. 

InfoPiemonte : 
Tous les jours de 10 h à 18 h, 
Piazza Castello 165, Torino. 

Service de navette gratuit de Turin (Piazza Castello) pour les sites des spectacles. 
Réservation obligatoire.

 

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1 PREMIER JOUR (lien vers 2° jour, 3° jour)

 

8 heures du matin, les rues d'Avignon sont calmes à cette heure-là, direction la gare. Nous quittons pour 3 jours un festival pour un autre à Turin, le Teatro a corte.

Quelques mots sur ce festival : Son directeur, Beppe Navello, metteur en scène brillant, homme de culture, profondément européen,  nous propose cette année lors de 3 weekends  exceptionnels des mariages des plus inattendus entre la jeune création européenne et les vieilles demeures royales du Piémont. Pas de problème de langue, les spectacles proposés étant essentiellement visuels, danse, magie ou cirque.

Beppe Navello
Beppe Navello

Après un long voyage (8 heures quand même avec une correspondance de deux heures à Lyon) nous voici à Turin. Il fait chaud et lourd, dommage, moi qui espérais un peu de fraîcheur après la fournaise avignonnaise !

Installation à l'hôtel et présentation du programme par Juliette, notre attachée de presse qui a tout organisé.

Et à 19 heures on grimpe dans le car (climatisé, ouf ) qui nous attend sur la superbe piazza Castello construite comme son nom l'indique autour d'un château,  pour nous rendre au château d'Aglie assister à nos trois premiers spectacles.

Au passage, nous avons déjà pu admirer quelques superbes bâtiments.

Turin que je découvre  me paraît être une très belle ville riche patrimonialement et je me demande pourquoi on en parle beaucoup moins que de Rome, Florence ou Venise.

Batiment

Passage couvertPorte

 

À la descente du car, le château des Ducs de Savoie se dresse devant nous, magnifique exemple d'architecture baroque. Entourées d'un jardin à l'anglaise et à l'italienne et par un grand parc avec des arbres centenaires,  ses 300 pièces qui ont bénéficié d'une remarquable restauration renferment meubles et bibelots de grande valeur. Il faut admirer le grand salon de bal avec les fresques et les stucs, les tableaux et la collection de repères archéologiques.

J'y retournerai pour une visite approfondie, c'est vraiment un ensemble exceptionnel.

Castello Agile

 

2 LES SPECTACLES

 

Premier spectacle, celui de la Compagnie italienne Zerogrammi ainsi appelée car ses membres se veulent les représentants d'une danse légère.

Dans l'une des salles somptueuses du château, aux murs et plafonds recouverts de splendides fresques, nous découvrons leur dernière création Trattato della Lantananza (traité de l'éloignement), inspiré de l'essai éponyme de Antonio Prete.

Zerogrammi

Deux danseurs une danseuse. Ils attendent puis soudain se mettent en mouvement. Comme le titre l'indique ils vont pendant une heure sans cesse s'approcher les uns des autres puis s'éloigner, reflétant plus par leurs gestes un éloignement psychologique que géographique. C'est d'une incroyable beauté tant les mouvements sont légers et fluides en même temps que d'une précision extrême. Ce n'est pas vraiment une histoire qui nous est racontée, pas de début ni de fin. Mais des gestes de la vie quotidienne qui apparaissent soudain comme éminemment poétiques pour se trouver peu à peu entraînés dans une folie burlesque, avec parfois un cri ou un rire qui s'exacerbe jusqu'à devenir dérangeant.

Le public est saisi, émerveillé, complètement sous le charme  de ces trois êtres magnifiques aux gestes aériens.

Zerogrammi

Mais il faut bien retomber sur terre et nous nous dirigeons vers les jardins où nous attend Nick Steur qui vient des Pays Bas nous présenter Freeze.

Et c'est un étonnant spectacle qui nous est ici proposé. Ce jeune homme est en effet ce qu'on pourrait appeler un charmeur de pierres. Sept cubes de verre sont disposés sur l'herbe devant un joli bassin où chante un jet d'eau solitaire.

Des pierres gisent au sol entre les cubes. Nick en prend certaines, les observe avec attention, remarquant leurs creux, leurs aspérités, leurs courbes particulières, tout ce qui lui permettra de les emboiter. Car il va les empiler de façon à construire d'improbables sculptures. Le public fait sienne la concentration du jeune artiste, la partage dans un silence pétrifié troublé seulement par quelques gestes destinés à éloigner les moustiques voraces qui opèrent une attaque en règle.

Et on l'observe, étonné, surpris, souffle court appréhendant la chute. Mais le miracle a lieu, défiant les lois de la gravité. Parfois les pierres vacillent, semblant échapper à leur maître. Mais il finit toujours par les plier à sa volonté. C'est étonnant et fascinant

Nick Steur

 Nous nous éloignons à regret et pénétrons dans le château pour le troisième et dernier spectacle, un court ballet d'une facture moins originale (à mon goût tout au moins) mais qui nous permet de découvrir un incroyable petit théâtre d'époque avec les rideaux à l'ancienne et son décor romantique. Dommage que la scène paraisse un peu trop étroite pour les bondissements et sauts des danseurs.

Petit théâtre

C'est l'heure du retour. Nous remontons dans le car et arrivons à Turin à 23h15.

Mais tout n'est pas terminé. Nous retrouvons Beppe Navello et son épouse au restaurant où ils nous font découvrir l'excellente cuisine piémontaise.

Tout est appétissant et très bon, jusqu'au pain qui nous est apporté dans une corbeille, gressins croustillants, petits pains ronds moelleux et cubes aux senteurs d'olive. Un délice.

;Petits pains

Retour à l'hôtel. Une douche et au lit. Il est 2 heures du matin. Journée bien remplie.

 

Nicole Bourbon