KONG MÉLENCHOLIA / Théâtre  Musique 

Théâtre du Pont Neuf /Théâtre Folavril
8 place Arzac
31300 Toulouse
Tél : 05 62 21 51 78

 

Toulouse, Théâtre du Pont Neuf, samedi 24 janvier 2015, fin de la résidence de création pour KONG MELENCHOLIA. 

KING KONG,  le roi de la montagne KONG, est conté par le comédien Antoine Bersoux et le musicien de jazz Olivier Brousse.

C’est un joli  travail, honnête, sincère,  sous la direction  du metteur en scène Patrick Séraudie de la compagnie Folavril à partir du texte de Rémi Checcheto : KONG MELENCHOLIA.  L’auteur s’est approprié, sous la forme d’un poème dramatique, cette histoire devenue mythe qui prend son origine dans un fait divers qui se serait déroulé quelque part au Gabon en 1880 : un gorille égaré et furieux aurait enlevé une femme.

Dans ce contexte de conquête coloniale, de fièvre évolutionniste et phrénologique, où domine le goût de l’exotisme, où le blanc européen et WASP pratiquant l’art de la distinction construit son identité et sa supériorité en fantasmant l’autre relégué au rang de primitif – pas encore rentré dans l’histoire –,  il n’en fallait pas plus pour que s’élabore à travers sculpture, romans, comics, cinéma cette figure de l’ambivalence européenne et de son extension les USA : KING KONG,  tantôt créature mi-homme mi-bête, tantôt gorille géant de plus de 11 m, évoluant au gré des certitudes et des doutes de l’Amérique devenue Empire et de sa superbe usine de propagande, de production de RÊVES, de captation et capitalisation des désirs : HOLLYWOOD ; KING KONG grommelant dans une langue incompréhensible pour le public européen et américain mais qui en fait est la langue des habitants de Sumatra  où est censé se dérouler la fiction. C’est par le biais de KING KONG que Fatimah Tobing Rony originaire de Sumatra, et bien d’autres,  aujourd’hui universitaire, spécialiste des médias, apprit son appartenance à la classe des sauvages puisque la bête qu’elle découvrit à l’écran parlait la même langue qu’elle. La mise en scène fait allusion à  ce thème de l’altérité lorsque au moment où dans le récit KONG embrasse Anne, apparaît à l’écran le visage d’un homme noir, HALLUCINÉ. Ce dernier ne fait pas penser à Barack Obama, Koffi Annan, Morgan Freemann... qui eux font désormais parti du RÊVE jusqu’à en être l’incarnation mais plutôt à un immigré tentant d’accéder au RÊVE au risque de finir noyé, déchiqueté par des barbelés, ou tombé sous les balles de la police des frontières et qui découvre et attrape la blanche MELENCHOLIA.  Qui est KONG  ?

Charles Zindor

 

Kong Mélencholia

D’après Kong Mélencholia de Rémi Checchetto publié aux Editions Espaces 34
Mise en scène et scénographie : Patrick Séraudie

Comédien : Antoine Bersoux
Musicien : Olivier Brousse

Vidéo, diapositives, espaces lumières et son : Joël Abriac
Avec la complicité d’Arno Veyrat
Costumes et textiles : Noémie le Tily
Graphisme : Pascale Taulier
Crédit photographique : Joël Abriac

 

Mis en ligne le 1er février 2015

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