LA SEMAINE EXTRA > 4ème EDITION « D’AILLEURS ET D’ICI »

NEST – Centre Dramatique National transfrontalier de Thionville-Grand Est
15, route de Manom
57100 Thionville
03 82 82 14 92

 

loupe 

La 4ème édition du festival a lieu du 13 au 18 avril 2018 et réunit sept spectacles sous un thème « d’ailleurs, je suis d’ici » qui veut explorer les questions d’appartenances, qu’est-ce qui fait qu’on se sent chez soi ou pas ?
Le programme complet : https://www.nest-theatre.fr/

Voici quatre ans que le NEST a créé un festival « pour et avec » les adolescents La Semaine Extra. Les jeunes sont les élèves d’aujourd’hui et les citoyens de demain. La Semaine Extra articule le temps et le hors temps scolaire, dans les établissements et dans les théâtres de Thionville pour présenter des spectacles pluridisciplinaires, venus de France et d’ailleurs, avec des ateliers, des rencontres et des projets participatifs. Isabelle Ronayette et Régis Laroche, artistes associés du NEST, en sont les nouveaux directeurs artistiques.

 

LES IMPOSTEURS

Vu le 14 avril.
Représentations scolaires : 16 avril à 10h, 14h Lycée Colbert, Thionville  17 avril à 10h, 14h Lycée Charlemagne, Thionville 18 avril à 10h Lycée Hélène Boucher, Thionville

Les deux directeurs artistiques de cette édition viennent se jeter dans la lumière pour cette création originale à mi-chemin entre réel, imaginaire et bras ouverts. Une belle manière d’accueillir, en cette première journée de festival, les spectateurs curieux de connaître le ton et la forme que prendra le discours par et pour les adolescents de 2018.

Et c’est à un échange presque naturel qui s’instaure. Une disposition à hauteur égale pour les deux comédiens et les spectateurs. Tous. Assis Autour d’un espace vide. Dans une disposition en fer à cheval fermé par un écran de projection. Un échange, un échange presque virtuel, qui va mêler apparemment les vies personnelles d’Isabelle Ronayette et de Régis Laroche à un éclairage sans fard du métier d’acteur. Mais au fond de ce spectacle aussi riche par le fond que par la forme, il est question du choix que la chute de l’adolescente dans l’âge adulte force : que devenir, que vivre, qu’espérer dans une carrière qu’il faut choisir à un moment ou à un autre ?

Ici, la question n’est pas rhétorique, elle traverse avec intelligence et générosité les souvenirs et les confidences des deux interprètes pour dialoguer avec le public présent. En faire un exemple. Une cocasserie. S’amuser des parcours étranges que peuvent prendre les vies de celui qui un jour est devenu comédien, comédienne : hasard, rencontre ou un je-ne-sais-quoi. Et par extension, se dire que tout choix est possible.

Le spectacle a été créé en ateliers successifs, souvent dans des établissements scolaires, en confrontation régulière avec ce public d’adolescent sujet et destinataire de ce projet. Une manière de construire qui a nourri le discours et donner ce ton si particulier, si vrai, si drôle. Mais aussi, une manière qui n’a pas nuit à l’extrême subtile histoire de la richesse éphémère de l’acte de jouer la comédie.

Les imposteurs

Texte Alexandre Koutchevsky
Mise en scène de Jean Boillot 
Lumière Emmanuel Nourdin
Avec Isabelle Ronayette et Régis Laroche

 

LONGUEUR D’ONDES

 

Représentations scolaires :  16 avril à 10h, 14h Lycée Charlemagne, Thionville  17 avril à 10h, 14h Lycée Hélène Boucher, Thionville 18 avril à 10h Lycée Colbert, Thionville

L’histoire est épique, réelle, histoire extraite de la mémoire sociale des luttes ouvrière pour (et non pas contre comme croient certains) le sauvetage d’une économie locale ou nationale.
Il était une fois dans un bassin sidérurgique, en Lorraine, à Longwy, tout un peuple qui vivait sur une richesse, un savoir faire, un travail, une industrie. Chaque jour aller frôler la fournaise des hauts fourneaux, les éclats des scories, les fumées pour créer de l’acier. Et ramener la paye à la maison quelque soit la dureté du travail. Des villes entières. Jusqu’au jour, fin des années 70 où l’industrie s’en va, disparaît, s’autodétruit.

Voilà, le climat, le paysage. Ce sont des milliers d’ouvriers que les besoins de l’industrie avait façonné corps et âme, qu’on abandonne. Des hommes, des femmes, peu habitués à se plaindre, de ces durs à la tache si nécessaire aux actionnaires de toutes galaxies. Mais c’est leur vie entière que l’on agresse à ce moment. Pas une énième histoire de délocalisation économique. La dévastation de villes entières qui vivaient depuis des décennies sur cette économie.

1979, sous la présidence de Giscard d’Estaing, les manifestations des sidérurgistes sont sévèrement contrôlées, réprimées par la police. La CGT décide pense alors à créer une radio pour fédérer via les ondes courtes, une radio pirate (est-ce que cela ne fait pas penser au Printemps arabe durant lequel se créèrent des radios pirates en plus des réseaux sociaux pour communiquer entre révolté ?).

La radio s’appellera « Lorraine Cœur d’Acier ». C’est cette parole libre et libératrice que raconte Longueur d’Ondes.

Libératrice parce qu’elle permit quelques révélations, et c’est le touchant de cette pièce, parmi ces humbles, ces durs-à-cuir, ces prolétariens, ces ouvriers, cette main-d’œuvre, ce peuple  qui trouvèrent dans cette radio libre l’opportunité de pouvoir s’exprimer. Peu à peu se dévêtir de l’idée largement entretenue par les classes supérieures de l’illégitimité. Illégitimité d’intelligence, de connaissance, illégitimité à parler, à s’exprimer. Ce complexe qui oblige toute une partie des citoyens au silence par peur du ridicule.

En moins d’une heure, avec une scénographie très explicite, presque trop explicative par moment, le spectacle de Bérangère Vantusso raconte l’humanité extraordinaire que cette radio qui ne dura qu’un an, provoqua. Les personnages attachants, riches, vrais qui sont évoqués ici sont un plaidoyer sublime pour l’intelligence humaine qui se fiche bien des diplômes et des années d’études.

Grâce à une mise en scène qui utilise à la fois le son, le visuel, la brièveté des scènes, la musique et le jeu d’acteur, cette évocation d’un beau moment de l’histoire proche, est fait pour captiver tout public : les anciens qui connaissent, et les jeunes qui peuvent y trouver une vaguelette sortie d’une onde douce surgie des Nuits Debout.
 
Création mise en scène Bérangère Vantusso
Mise en images Paul Cox
Collaboration artistique Guillaume Gilliet
Scénographie Cerise Guyon
Lumière Jean-Yves Courcoux
Son Mélanie Péclat
Régie Thomas Clément
Avec Hugues De La Salle, Marie-France Roland

 

La suite du festival…

LUNDI 16 AVRIL 10h, 14h  - Longueur d’ondes *RS. Lycée Charlemagne
10h, 14h – Les Imposteurs *RS. Lycée Colbert
14h30 – Price. Création de Rodolphe Dana. Théâtre de Thionville, grande salle. Les déboires de l’adolescence face aux défis d’un milieu ouvrier.
20h – Jours radieux de la Cie Impakt. Théâtre de Thionville, petite salle. Une fable acide de Jean-Marie Piemme sur la montée des extrêmes à travers l’histoire d’une famille de blonds.

MARDI 17 AVRIL 10h à 18h – Rencontre pro ONDA. Théâtre en Bois
10h, 14h - Les Imposteurs *RS. Lycée Charlemagne
10h, 14h - Longueur d’ondes *RS. Lycée Hélène Boucher
14h30 - Jours radieux. Théâtre de Thionville, petite salle
18h – Concours films ado Film EXTRA. Projections des films-participants. Cinéma La Scala
20h - Price. Théâtre de Thionville, grande salle

MERCREDI 18 AVRIL 10h - Les Imposteurs *RS. Lycée Hélène Boucher
10h - Longueur d’ondes *RS. Lycée Colbert
10h - Jours radieux. Théâtre de Thionville, petite salle
11h, 15h – 2 ou 3 Choses que je sais de vous de Marion Siéfert. Salle Noire Puzzle. Une créature étrangère demande aux réseaux sociaux qui nous sommes.
15h30 – Ateliers (chant / graffiti). Inscription :  lorenajarosz@nest-theatre.fr. Théâtre en Bois
17h30 - Concours films ado FILM EXTRA. Remise de prix. Théâtre en Bois
18 h – Scène ouverte. Inscription : lorenajarosz@nest-theatre.fr. Théâtre en Bois
19 h – Sans murs et 100 fenêtres. Théâtre en Bois
20h30 – Fête de clôture. Théâtre en Bois

 

Bruno Fougniès

 

Mis en ligne le 16 avril 2018