POSE DE LA PLAQUE COMMÉMORATIVE DU GOLF DROUOT

Golf Drouot
2 rue Drouot
75009 – Paris

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Golf Drouot

Après maintes péripéties et reports, Patrick Darnay du collectif Golf Drouot a vu hier ses efforts récompensés : une plaque est désormais apposée au 2 de la rue Drouot pour rappeler aux passants que là se tenait le mythique Golf Drouot surnommé Le temple du Rock et qui a vu naître de 1955 à 1981 nombre de gloires dont les deux emblématiques Johnny et Eddy. Un numéro qui voit encore la présence de l'Amérique sous forme cette fois d'un fast food ! O tempora ô mores !

La foule se pressait nombreuse ce lundi qui devait voir enfin dévoilée la fameuse plaque par Bertrand Delanoë, maire de Paris et Jacques Bravo, maire du 9ème arrondissement en présence du fils de Henri Leproux, le fondateur du lieu, qui, malade, n'a malheureusement  pu être présent.

Robin Leproux

Beaucoup des habitués de l'endroit se sont retrouvés, les connus, les anonymes et ceux qui connurent une gloire plus fugitive, dans une cohue indescriptible qui fit dire à un de mes voisins dans un sourire ravi : « C'est comme au mariage de Sylvie et Johnny ! »

Maintes anecdotes et souvenirs furent échangés, avec notamment Michel Jonasz et Alain Chamfort qui jouèrent là à l'époque avec leurs groupes, Danyel Gérard qui était un habitué du lieu bien qu'il n'y jouât pas, Richard Dewitte, le partenaire de Joëlle du groupe Il était une fois, et Fabienne Thibault connaisseuse du lieu par personne interposée.

GOlf Drouot

Le repas qui suivit fut l'occasion de retrouvailles émues entre personnes qui souvent ne s'étaient pas revues depuis cinquante ans, musiciens, chanteurs, paroliers, compositeurs, photographes, journalistes.

Et Christian, qui fut le dernier barman, d'égrener ses souvenirs :

Christian Georges

« J'y voyais souvent Jonasz et Vigon qui étaient clients, Gene Vincent que Leproux m'avait confié car en 76 on ne le connaissait plus et il semblait bien seul. Et en 71 le soir où Séverine a gagné l'Eurovision avec Un banc, un arbre, une rue, c'est moi qui répondis au téléphone quand elle appela pour l'annoncer.
J'en ai vu passer du monde, ce qui frappait c'était l'ambiance, chaleureuse et surtout respectueuse. Là, pas de blousons noirs, comme on disait à l'époque, Henri Leproux veillait au grain et exigeait des tenues correctes, on n'y portait pas de jeans. »

Il se souvient avec émotion du jour où l'établissement a dû fermer : « ils étaient tous là, les clients, les artistes, partout, dans la salle, dans l'escalier. Il y eut beaucoup de larmes. »

Maintenant, Christian veut entretenir le souvenir et tente de monter un spectacle musical hommage au lieu mythique. Quelques titres sont déjà maquettisés aux noms évocateurs et au style très sixtees : « Coup de foudre, La galère, Les pionniers, C'était au golf » dont il a signé paroles et musiques.

L'après-midi touche à sa fin, autour bien sûr d'un « bœuf » comme disent les musicos.

Oui ils sont venus, ils sont là, connus, anonymes, disparus de l'espace médiatique, Michel Jonaz, Alain Chamfort, Danyel Gérard,  Richard Dewitte, Patrick Gandolfi, Germinal Tenas (Les Caïds), Vic Laurens (Les Vautours), Long Cris (Les Dalton), Mike Shannon (Les Chats Sauvages), Daniel Gosselin (Les Rocker's) et bien d'autres.

Les cheveux ont blanchi ou disparu, des rides parcheminent certains visages, quelques ventres sont plus rebondis qu'il y a cinquante ans mais ils ont tous dans les yeux et le cœur cette même jeunesse, ce même enthousiasme, cette même joie de vivre qu'ont tous ceux de cette époque privilégiée qui ne connut ni guerre ni chômage, tous ceux qui eurent la chance de vivre en direct cet évènement musical qui marqua durablement les générations suivantes, l'arrivée du Rock and Roll.

Nicole Bourbon