CHAPLIN 1939

 

Espace Roseau Teinturiers
45 rue de teinturiers
84000 – Avignon

du 6 au 31 juillet
à 14h25

 

Chaplin 1939 loupe 

 

On retrouve Chaplin en pleine écriture, il prépare un nouveau film à son bureau à côté d’un projecteur. Le film sera-t-il muet ou sonore, se pose la question, une question fondamentale… car il a basé sa carrière sur le cinéma muet et arrive à présent le cinéma sonore, remettant en cause les principes des films passés. C’est fondamental car ça touche les fondements de la réalisation de Chaplin. Mais son soucis à présent c’est d’écrire un nouveau film mettant en scène Hitler. Pari osé, même dangereux. Déjà que Chaplin n’est pas soutenu par le gouvernement américain, puisque suspecté de communisme. Attaquer Hitler devient un pari assez fou. Mais Chaplin veut attaquer de front Hitler, sous prétexte qu’il l’a copié avec sa moustache (ça c’est de l’humour !).

Ce qui est sûr c’est que Chaplin voue une haine farouche à Hitler. Il veut l’affronter.

On assiste donc à ses recherches sur Hitler, à ses doutes, à sa relation avec sa femme, Paulette Godard, les reproches de son frère qui s’inquiète pour lui craignant des représailles.

Mais Chaplin tiendra tête et écrira puis tournera le film qui sera un succès, le plus grand succès de Chaplin. On ne sait pas si Hitler avait vu une copie. Il y a deux versions de cet épisode, pour certains il se serait procuré une copie pour d’autres il ne l’a jamais vu.

Cliff Paillé a su dans cette pièce bien mettre en évidence d’une part la volonté de Chaplin de faire ce film avec détermination et conviction.et d’autre part de donner une image de Chaplin individu déterminé qui va jusqu’au bout de ses actes.

La mise en scène est sobre mais suffisante, on est dans un microcosme, dans le bureau, peu de place, peu d’intervenants. Mais cela permet de se consacrer au fond du sujet.

Les acteurs sont excellents, bien sûr on va bien regarder Romain Arnaud Kneisky, qui a beaucoup de ressemblance avec Chaplin, c’est saisissant. Il n’en joue pas trop, n’en fait pas des caisses, il a une sobriété qui porte et qui donne beaucoup de profondeur au personnage.

Chaplin n’est pas un pantin, pas davantage le héros de ses films muets, il est lui, personnage plus profond, déterminé qui avait des opinions et se battait pour elles, il suffit de penser « aux temps modernes » où il se penche sur la condition ouvrière avec succès. Ses positions ne lui vaudront pas l’estime des dirigeants américains sous la pression de Hoover et il restera longtemps repoussé par l’administration américaine.

Une très belle pièce de Cliff Paillè à voir absolument.

Jean Michel Gautier

 

Chaplin 1939

de et mis en scène par Cliff Paillé

avec Romain Arnaud Kneisky, Swan Starosta et Alexandre Cattez