MADEMOISELLE PALMER : ÉPOPÉE ORDINAIRE

Théâtre de la Tache d'encre
1 rue de la Tarasque
84000 - Avignon
+33 (0)4 90 85 97 13

à 11h
du 5 au 28 juillet
Relâches : 10, 17, 24 juillet

 

Mademoiselle Palmer : épopée ordinaire loupe 

Il est quelques joyaux pour qui aime la beauté d’une manière générale, pour qui aime la poésie, et plus largement le Verbe, dans toute la noblesse de son acception.  Le Verbe oui, le Verbe, écrit ou parlé, qui nous constitue tous autant que nous sommes, à la fois parlé et écrit.

Ce spectacle est conçu comme une Invitation au Voyage, et porte en lui une dimension quasi-spirituelle. 

Mademoiselle Palmer, métisse antillaise, est sur le point de partir. Toutes ses affaires sont emballées, à l’exception des derniers cartons contenant ses écrits, des poèmes et des récits sous forme de prose poétique. Ils vont lui servir à narrer l’épopée de sa vie. Mais, nous prévient-elle d’emblée : « Il ne faut pas chercher de dates, de logique, encore moins de vraisemblance. La poésie ne s’en soucie guère et c’est bien avec elle que je souhaite conter le voyage qui m’a menée jusqu’à vous. »

Sa mère étant décédée, la jeune fille est envoyée dans un internat à Paris. Mais elle fugue vite, consciente que cet univers loin de la vie réelle la paralyse, alors qu’elle ne rêve que de liberté pour faire éclore sa véritable personnalité. Elle rencontre un peintre dont elle devient la muse, avec bonheur : « Être nue : un travail, une recherche, une servitude qui nous conduit à être belle, grande, mystérieuse, malgré tous les défauts qui nous font fuir les miroirs », dit-elle avec émotion.

Elle rencontre ensuite un photographe qui refuse cependant de lui donner la moindre preuve d’amour.  Il la trahit, et il lui faut « digérer un amour impossible, avaler le venin de l’erreur. Le passé comme un mirage de promesses au souffle éteint, l’abysse en trou vertigineux d’abandon. » S ‘ensuit une période durant laquelle elle boit, tout en écrivant beaucoup sous l’influence de l’alcool.

Elle part à Bangkok, Malte, Chypre, notamment, inspirée par ces mots d’Hannah Arendt : « Heureux celui qui n’a pas de patrie, car il la voit encore dans ses rêves. » Elle a choisi la route, encore et toujours, la route pour pallier sa propre incapacité, chercher l’embûche, progresser dans la connaissance de soi et du monde au gré de l’errance vagabonde. Elle reviendra à Paris.

Laura Lutard raconte cette vie avec élégance, délicatesse, douceur, sensibilité, bref un rare brio. Elle a par ailleurs écrit le texte du spectacle et signé la mise en scène.   Elle est magnifiquement accompagnée au piano par Cécile Evrot qui a composé la musique. Les costumes sont d’Agathe Helbo, les décors de Yohan Chemmoul-Barthélémy et le jeu de lumières de Pedro Jeremias Oliveira

Mademoiselle Palmer, un spectacle qui convoque le sensibilité, l’ingénuité, l’imagination, la soif d’absolu qui résident en chacun, malgré le poids des habitudes et des conventions ; Mademoiselle Palmer, un spectacle de mots déclencheurs de lumineuses images ; Mademoiselle Palmer, un spectacle qui nous montre, si besoin est, que la poésie donne des ailes à la vie ; Mademoiselle Palmer, un spectacle qui nous montre que la poésie possède un étonnant pouvoir de dévoilement et de soi et du monde ; Mademoiselle Palmer, un spectacle qui ouvre l’imaginaire au seuil d’un nouveau royaume, là où « les parfums, les couleurs et les sons se répondent », « là où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », selon les termes de Charles Baudelaire.

Mademoiselle Palmer : épopée ordinaire, un spectacle, un véritable joyau, que, vous l’aurez compris je conseille de voir absolument !

Fabrice Glockner

 

Mademoiselle Palmer : épopée ordinaire

Metteuse en scène : Laura Lutard

Avec : Laura Lutard, Cécile Evrot, Clémence Seignolles

Composition musicale originale : Cécile Evrot
Collaboration artistique : Camille Thomas
Création costumes : Agathe Helbo
Création décors et accessoires : Yohan Chemmoul-Barthélémy
Création lumières : Pedro Jeremias- Oliveira
Assistante : Aurélie Ducrocq

 

Version imprimable (PDF)

 

Mis en ligne le 17 juillet 2019