LE PIANISTE AUX 50 DOIGTS

THÉÂTRE DU BALCON
38 rue Guillaume Puy
84 000 Avignon
04 90 85 00 80

19h00

Le pianiste aux 50 doigts

C’est un superbe hommage que Pascal Amoyel rend à son maître Georges Cziffra, racontant la vie de ce pianiste hongrois exceptionnel, en lui donnant parfois la parole, quand les voix se mélangent, le « je » remplaçant le « il » comme spontanément.

C’est ainsi qu’il nous le fait découvrir pianiste vedette d'un cirque itinérant à cinq ans et, à neuf ans, le plus jeune élève jamais admis dans la prestigieuse Académie Franz Liszt de Budapest. Par la suite,  son opposition au régime communiste lui vaudra une condamnation aux travaux forcés de 1950 à 1953 l’obligeant à transporter des pierres qui abîmeront ses muscles.

Après sa libération en 1946, il gagnera son surnom de pianiste aux cinquante doigts, le patron d'un piano bar où il jouait ayant affiché sur sa porte : 
« Ne vous faites pas voler ! Chez nos concurrents, les pianistes n'ont que dix doigts. Ici, joue le pianiste aux 50 doigts ».

Il arrivera ensuite en France pour la brillante carrière qu’on lui connaît et c’est là que le jeune Pascal Amoyel fera sa connaissance et suivra son enseignement. Un lien particulier se noue entre l'élève et le maître qui, peu à peu, au fil du temps, livre à celui qui est « actuellement considéré comme l'un de ses héritiers spirituels » des bribes de son existence mouvementée.

Pascal Amoyel est lui-même un pianiste virtuose, et il le prouve avec entre autres une Rhapsodie Hongroise qu'il exécute avec une énergie et une fougue extraordinaires.

Les mains courent sur le clavier, s’envolent dans les airs pour retomber avec une force maîtrisée, les doigts semblent s’entremêler, sautent les uns par-dessus les autres, et c’est vrai que lui aussi paraît avoir cinquante doigts, c’est éblouissant de force, d’intensité, de virtuosité et de maestria. C’est une cascade de notes, un torrent furieux qui gronde pour ensuite s’apaiser.

Mais la dextérité n’est pas seule présente, l’humour est là aussi car l’artiste ne dédaigne pas aussi s’amuser un peu en interprétant des variations sur Bon anniversaire à la manière de Chopin, Mozart, Debussy, Beethoven ou encore version ragtime ! Ou en transformant son piano en locomotive pour les besoins de l’histoire.

Mais c’est surtout un superbe moment d’émotion qu’il nous a offert, renforcé encore par la proximité de la scène, des émotions comme seule la musique lorsqu’elle est aussi exceptionnellement interprétée peut en procurer.

Nicole Bourbon

 

 

Le pianiste aux 50 doigts

Avec : Pascal Amoyel 

Metteur en scène : Christian Fromont 
Créateur lumières : Attilio Cossu 
Régisseur : Julien Picart, Etienne Bordessoules

 

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Mis en ligne le 5 juillet 2015

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