TARKOVSKI, LE CORPS DU POÈTE

Manufacture des Œillets
1 place Pierre Gosnat
Ivry-sur-Seine
01 43 90 11 11

Jusqu’au 6 mai

En tournée :

– TNS, Strasbourg, 19-29 Septembre 
– Théâtre des Célestins, Lyon 11-15 octobre

 

Tarkovski, le corps du poète loupe 

Andreï Tarkovski est un cinéaste soviétique censuré en URSS et mort en exil à Paris en 1986. Son œuvre cinématographique, empêchée par la censure, est composée de sept films reconnus et primés à l’étranger. Simon Delétang lui rend hommage en composant à partir de textes de l’artiste, d’Antoine de Baecque et de l’auteur contemporain Julien Gaillard. Le spectacle a l’intelligence de s’adresser aux initiés et aux novices avec poésie, exigence, sans prétention. 

Il s’ouvre sous la forme d’une conférence animée par un critique de cinéma en russe – les mots d’Antoine de Baecque des Cahiers du Cinéma. Par ce prologue, Simon Delétang nous « invite au voyage ». Le rapport au critique et l’intellectualisation de l’œuvre sont questionnés tout au long du spectacle. Tarkovski laissait les éléments advenir et éclore à l’image de ce jardin maternel qui, une fois travaillé, structuré, a perdu son charme originel. 

Stanislas Nordey semble avoir une ressemblance troublante avec le réalisateur. Son incarnation traduit l’esprit marginal, spirituel et intransigeant de l’artiste, conscient de l’importance de son geste, frustré de ne pas être reconnu dans son pays. Hélène Alexandridis, Thierry Gibault, Jean-Yves Ruf et Pauline Panassenko incarnent divers personnages qui servent l’interaction avec l’artiste dont l’imaginaire est projeté sur scène.

Simon Delétang et Julien Gaillard arrivent à multiplier les clés de lecture afin de nous faire pénétrer dans le jardin secret de Tarkovski. Clins d’œil à l’œuvre cinématographique, symboles métaphoriques, paroles de l’artiste, intrusion des points de vue des spectateurs se mêlent dans une dramaturgie parfaitement maîtrisée. Les différentes langues de l’artiste sont entendues – sa langue maternelle, le russe et celles de l’exil, l’italien et le français. 

Le portrait de la Vierge ouvre magistralement la dernière partie. Tarkovski avait la foi, la création comme don de dieu. La spiritualité et la grâce de ce spectacle élèvent notre âme. Il opère comme un miroir qui se reflète en chacun de nous. 

Alexandra Diaz

 

Tarkovski, le corps du poète

Texte original Julien Gaillard
Extraits de textes Antoine de Baecque, Andreï Tarkovski
Mise en scène, scénographie Simon Delétang
Dramaturgie Simon Delétang et Julien Gaillard
Costumes et collaboration à la scénographie Léa Gadbois-Lamer
Lumière Sébastien Michaud
Son Nicolas Lespagnol-Rizzi

Avec 
Hélène Alexandridis
Thierry Gibault
Stanislas Nordey
Pauline Panassenko
Jean-Yves Ruf

 

Mis en ligne le 6 mai 2018