SPLENDOUR

Théâtre de Paris – Salle Réjane
15, Rue Blanche
75009 Paris
Tel : 01 42 80 01 81

Jusqu'au 30 décembre
Du mardi au samedi 19h00, dimanche 17h00

 

 

Dans la nuit du 29 novembre 1981 l'actrice hollywoodienne Natalie Wood se noyait en face de l'île de Santa Catalina tandis que son mari Robert Wagner et son énième amant Christopher Walken s'enivraient sur le pont de leur bateau «  le Splendour ».

Natalie Wood, c'est et ce sera éternellement pour moi la Maria de West Side Story.

Dans « Splendour », nous assistons aux  dernières minutes de la vie de cette star désenchantée au destin exceptionnel et tragique qui se noie sous nos yeux et qui va sous forme de flash-back faire défiler sa vie, ses joies, ses peurs, ses échecs, son couple sulfureux, sa décadence, son addiction au sexe, à l'alcool et aux stupéfiants.

Elsa Zylberstein campe avec passion cette déracinée, cette femme blessée, perdue, poussée par une mère autoritaire et cruelle dans cette voie où elle grandira avec douleur sous l'œil des caméras. Sur scène tout se passe dans cet océan qui l'engloutit, la vidéo très présente (trop peut-être ?) aiguise l'imaginaire de l'ondulation de cette eau glacée. Les images de sa gloire, de ses échecs, de ses bonheurs et de ses amants sont projetées sur des parois, un peu comme un vieux film en noir et blanc. Superbe séquence notamment que celle des Oscars.

C'est un monologue fort de Géraldine Maillet, un cri, un sanglot parfois, magistralement interprété comme une sorte de confession par Elsa Zylberstein, lumineuse, juste, vraie, variant de la colère aux rires, de l'émotion à la folie. Hurlant avec passion son amour pour Warren Betty tout comme sa haine amoureuse pour son mari si complaisant, jouissant de sa nymphomanie comme un besoin vital. Elle nous entraîne irrémédiablement avec elle dans sa descente aux enfers, ponctuée par la musique d'Aldo Gilbert, la voix sourde et lointaine de Franck Sinatra et les mélodies mélancoliques et sensuelles de Benjamin Biolay.

Au moment des saluts, Elsa Zylberstein peine à reprendre pied, on la sent  encore ailleurs, entre deux eaux, habitée par son rôle, avec dans le regard un peu de Natalie.

De celle qui fut Judi aux côtés de James Dean dans la fureur de vivre, qui fut aussi un objet de désir, une icône torturée, et qui vient de nous offrir un dernier ballet avant de sombrer dans les abysses de son étrange destin avec en toile de fond cette question sans réponse : noyade accidentelle, suicide ou meurtre ? Une sombre interrogation qui restera sans doute à jamais le mystère Natalie Wood.

« Maria
Say it loud and there's music playing
Say it soft and it's almost like praying
Maria,
I'll never stop saying
Maria »

Patrick Rouet et Nicole Bourbon

 

Splendour

D'après le roman de Géraldine Maillet.
Mise en scène : Catherine Schaub

Avec : Elsa Zylberstein.

Musique originale Splendour : Benjamin Biolay.
Scénographie : Sophie Jacob.
Images vidéo : Mathias Delfau.
Lumières : Laurent Béal.
Chorégraphies : Magali B.
Musique : Aldo Gilbert.
Costumes : Julia Allègre.

 

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Mis en ligne le 31 octobre 2014

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