SOUS LES FLEURS DE LA FORÊT DE CERISIER

Vu au Théâtre National de Chaillot, Paris

 

Sous les fleurs de la forêt de cerisiers loupe 

Instrumentalisation de l’art comme outil politique, l’exclusion d’un peuple en dehors de ses frontières et la lutte pour le pouvoir, la pièce d’Hideki Noda, créée en 1989, traite de sujets contemporains et universels. À la manière d’un conte fantastique, sous fond de la guerre de succession en 627, la pièce raconte l’histoire de Mimio, faux maître artisan, qui doit affronter les sortilèges de la forêt et de la princesse dont il est tombé amoureux.

La Seigneur de Hida convoque trois artisans afin de choisir celui qui fera la plus belle statue de Bouddha qui protégera ses filles, la Princesse Longue-nuit et la Princesse Sommeil-précoce. En chemin, dans la forêt de cerisiers, deux artisans sont tués, leur identité est usurpée par l’Homme-Oreille, Mimio et le bandit Manako. Tous deux sont en compétition avec le troisième artisan Ôama, dont l’identité demeure mystérieuse. Ce dernier séduit la Princesse Sommeil-précoce qui apprend sa véritable ambition – renverser le trône pour devenir empereur. Mimio, ensorcelé par la cruelle Princesse Longue-nuit, se retire dans la forêt pour créer une sculpture monstrueuse qui sera choisie par cette dernière. Les démons et les rebelles ont fait allégeance à Ôama qui, par leur aide, obtient le pouvoir. Sous Ôama, les démons ont le statut de citoyen mais sous prétexte de rétablir l’ordre, les démons sont chassés. Mimio est accusé d’être lui aussi démoniaque et fuit avec la cruelle Princesse Longue-Nuit dont il est tombé amoureux…

Malgré les sous-titres, cette épopée, parfois difficile à suivre lorsque l’on ne comprend pas le japonais, rassemble une trentaine de comédiens dont le jeu expressif insuffle une belle énergie. La scénographie, les costumes ainsi que les effets scéniques sont sublimes. Les spectateurs sont dans un paradigme très éloigné des référentiels occidentaux. Nous voyageons dans ce Japon antique où émergent des sujets contemporains dans un cadre fantastique. Enveloppée d’une rare poésie, la fin nous prend l’âme plongée sous la forêt de cerisiers en fleurs.

Alexandra Diaz

 

Sous les fleurs de la forêt de cerisiers

Texte et mise en scène Hideki Noda
Scénographie Yukio Horio
Lumières Motoi Hattori
Costumes Kodue Hibino
Musique, effets sonores Marihiko Hara
Son zAk
Chorégraphie Shigehiro Ide
Coiffure, maquillage Isao Tsuge
Régie Masataka Sesaki, Takayuki Matsuura
Coordination technique Yasuko Tokunaga
Manager de production Hiroyuki Suzuki •

Avec Satoshi Tsumabuki, Eri Fukatsu, Yuki Amami, Arata Furuta, Natsuko Akiyama, Koji Ohkura, Takashi Fujii, Nozomi Muraoka, Mugi Kadowaki, Narushi Ikeda, Guin-Poon-Chaw, Hideki Noda et la troupe Ryo Ikeda, Shiori Ishikawa, Keisuke Oda, Miki Kamioka, Satoshi Kamimura, Itsuki Kawaharada, Ayaka Kondo, Toshihiko Jo, Mayu Suetomi, Hanano Teshirogi, Kei Hashizume, Rei Hanashima, Sayuri Fujii, Makoto Matsumoto, Yuta Matoba, Sakurako Moteki, Tomohiro Yoshida, Hirofumi Rokugawa

Adjoint mise en scène Seisuke Yamasaki
Assistant mise en scène Koshi Aida
Assistant scénographie Yuko Saito
Assistants régie Chiharu Sakai, Teruo Maeda, Masashi Shimizu, Masako Kunishiro, Akiko Furuta, Momoko Kasahara, Satoshi Sasaki, Yuko Yoshida, Hiroshi Ueno, Moeko Kato
Régie lumière Makoto Kitazawa, Katsura Inada, Akane Furuya, Rei Suganuma
Régie son Junko Fujimoto, Shotaro Innami
Assistant costumes Mayumi Yumoto
Assistant chorégraphe Ayako Fukushima
Coiffure et maquillage Sanae Hatano, Saori Ogino
Conseils mouvements NO Reijiro Tsumura
Construction Toho Stage Craft Co., Ltd

Production Tokyo Metropolitan Theatre / Noda Map

 

Mis en ligne le 6 octobre 2018