Lucernaire
53, rue Notre-Dame des Champs 
75006 Paris
01 42 22 26 50

Jusqu’au 28 mai 2017
du mardi au samedi à 19h00
le dimanche à 15h00

 

 

Ils sont coordonnés, tout en gris souris et jaune canari, mais ils ne se voient pas. Ils occupent leur espace, elle côté jardin, lui côté cour. Ils ont chacun quatre tables blanches dont deux aux pieds asymétriques, donc bancales, qu’ils déplacent, comme à la recherche de l’harmonie et de l’équilibre entre connexions réelles et virtuelles.

L’histoire et moderne, il est donc forcément question d’internet, qui en est ici le moteur et la toile de fond… Elle envoie un e-mail de contestation par erreur, il lui répond. S’ensuit un échange de plus en plus soutenu, de plus en plus intime, jusqu’à en devenir addictif. Ils se devinent, apprennent à se connaître, à s’apprécier, sans aucun contact direct. Ils se complaisent à ce jeu du mystère et d’une certaine frustration, qui remplit sans doute chez eux le vide d’une frustration de la communication contemporaine.

Le texte de l’autrichien Daniel Glattauer est très intéressant, actuel, fin et juste, et les comédiens le servent avec beaucoup d’humour et de sensibilité.

Caroline Rochefort est charmante en femme actuelle qui se cherche, délicieusement succulente avec ses intonations et son accent du sud, lorsqu’elle raconte comment le vent du nord l’empêche de dormir. Stéphane Duclot assume la conscience désabusée de son personnage d’intellectuel désinvolte, affichant un désopilant stoïcisme, il est désarmant de comique nonchalance lorsqu’il raconte ses déboires avec son ex, Marlène.

Un très bon spectacle qui nous a beaucoup distrait, et dont nous attendons avec impatience la suite annoncée !

Luana Kim

 

Quand souffle le vent du nord

De : Daniel Glattauer
Traduction : Patrick Demerin et Hans Peter Cloos
Mise en scène : Judith Wille

Avec : Caroline Rochefort, Stéphane Duclot

Scénographie et costumes : Denise Heschl