PASSION SIMPLE

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
01 45 44 57 34

Jusqu'au 7 juin 2014
Du mardi au samedi à 18h30

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Mis en ligne le 7 mai 2014

Passion simple

Pour le premier volet de sa trilogie intitulée « La chambre, la nuit, le jour », Jeanne Champagne a choisi de mettre en scène le texte d'Annie Ernaux, « Passion simple ». C'est la chambre, donc, qui sert de décor à un monologue interprété par Marie Matheron. Un lit, un fauteuil, des images fugitives d'une ville la nuit définissent un espace d'enfermement propice à traduire une passion destructrice. La protagoniste raconte, comme si elle était détachée d'elle-même, après la rupture, cette dévotion  « fatale et animale » vécue avec A., dont elle a été la maîtresse pendant deux ans. Entre attente et jalousie maladive, cette femme a mis entre parenthèses sa vie, n'agissant qu'en fonction du bon vouloir de son amant et acceptant toutes les humiliations impliquées par ses sentiments dévorants

Marie Matheron met sa voix profonde au service du texte. Sa diction blanche, sans variation de ton correspond à la langue dénuée d'artifice d'Annie Ernaux. Sa passion devient un récit sous nos yeux : il ne reste que les mots incandescents de l'évocation d'une histoire consumée. 

Les yeux pleins de larmes de l'actrice, tentent de donner de la théâtralité à un texte confessionnel et c'est là que réside toute la difficulté de la mise en scène. Jeanne Champagne a opté pour le minimalisme et la sobriété : trajets entre le lit et la chaise, comme pour symboliser l'isolement et la claustration induits par cette relation.

Il n'est pas impossible que le spectateur soit désarmé, face à un personnage qui avoue mettre de côté sa dignité pour une relation intermittente : peut-être certains préfèreront-ils la lecture solitaire d'un texte fort et intime.

Ivanne Galant

 

Passion simple

d'après le roman d'Annie Ernaux
Interprété par Marie Matheron

Mise en scène : Jeanne Champagne
Scénographie : Gérard Didier
Son : Bernard Valléry
Création lumières : Pascal Sautelet
Vidéo : Benoît Simon
Régie générale : Yvan Bernardet