Elle, institutrice à la retraite, massacre allégrement La lettre à Élise au piano.

Lui, militaire retraité, acariâtre au possible, essaie vainement de l'autre côté du mur, de trouver le calme pour écrire ses mémoires.

Leur rencontre ne peut être qu'explosive.

Surtout quand c'est Amanda Sthers qui l'orchestre avec ce don de la répartie, ce sens du comique et cette touche de romantisme qui sont sa signature.

Elle, c'est Nicole Calfan, toujours élégante et gracieuse,  que les ans semblent épargner –  Mais comment fait-elle ? –

Lui, c'est Rufus, excellent dans ce rôle de bougon au cœur finalement bien tendre.

Alors bien sûr on comprend  dès le début que ces deux-là vont finir par s'aimer, mais l'important ce sont les chemins que va leur faire prendre cette diablesse d'Amanda pour y parvenir.

Et on se laisse prendre par toutes les péripéties, c'est drôle, enlevé, avec des rapports humains finement observés, et c'est parfois attendrissant, lorsque par exemple les deux protagonistes se revoient enfants.

On rit beaucoup et de bon cœur d'autant que la mise en scène d'Anne Bourgeois ajoute encore au plaisir, prenant résolument le parti de l'illusion théâtrale.

Le résultat est tout à fait « cartoonesque », avec des portes invisibles mais qui claquent et qui grincent, sous lesquelles on peut glisser des papiers,  un faux piano bien en vue, un mur découpé, des gestes accentués.

Et cela fonctionne à merveille, on entre dans cet univers comme en enfance et cela fait un bien fou.

C'est à 19 heures, allez partager ce moment véritablement délicieux qui vous mettra en appétit pour croquer la vie à belles dents.

Nicole Bourbon

 

 

Le mur

De Amanda Sthers

Avec : Rufus, Nicole Calfan

Mise en scène : Anne Bourgeois
Assistante mise en scène : Sonia Sariel
Décor : Edouard Laug
Lumières : Laurent Beal
Costumes : Mina Ly
Musique et sons : Jacques Cassard