MARIE-ANTOINETTE

 

Théâtre de Poche Montparnasse.
75, boulevard de Montparnasse 75006 Paris.
01 45 44 50 21

Jusqu’au 9 janvier 2020
Du mardi au jeudi à 19h

 

Marie-Antoinette loupePhoto Pascal GELY

 

Stefan Zweig a écrit une biographie très documentée, publiée en 1933, sur Marie-Antoinette, l’une des plus célèbres reines de France, avec une certaine réflexion sur l’esprit de son temps et sur les dérives de la royauté. Un portrait sans indulgence d’une femme que le peuple appelait l’Autrichienne, en forçant le trait sur son comportement léger et irréfléchi, sur son indifférence à la souffrance du peuple. En somme, une femme presque ordinaire avec sur la tête une couronne de reine, une héroïne tragique, une princesse insignifiante qui a pourtant suscité la haine de tout un peuple et l’a sans cesse alimentée par son arrogant univers de plaisir, par son image de contre-révolutionnaire convaincue qui n’a jamais rien cédé aux insurgés, avec une force et un courage insoupçonnés.

Du trône à l’échafaud, voilà comment je pourrais résumer cette narration vivante à deux voix d’une reine trop jeune, trop étrangère, trop moderne, trop libre à l’aube d’une monarchie vieillissante qui écrit ses dernières pages sanglantes.

Tout a été dit sur cette reine people et l’on n’apprend rien d’autre que les épisodes connues d’une vie que l’histoire a bien voulu nous laisser. Son mariage arrangé avec le futur Louis XVI pour renforcer les relations entre la monarchie française et les Habsbourg, ses amitiés particulières avec la princesse de Lamballe, accusée de complot lesbien et qui a fini la tête plantée au bout d’un pique, de madame de Polignac, libertine assumée et massacrée à son tour, de son prétendu amant, le jeune officier suédois Alex de Fersen, de l’affaire du collier de la reine qui fit grand bruit, de ses dépenses pharaoniques que le bon roi payait sans rechigner, de son procès couru d’avance, de ses enfants qu’on lui arrache avant d’être conduite à la Conciergerie, de ces accusations monstrueuses de pratiques incestueuses, de sa condamnation à mort pour haute trahison envers la nation et de ces derniers instants quand elle gravit avec dignité les marches de l’échafaud où l’attend la lame affutée du rasoir national

Une page d’histoire royalement révolutionnaire jouée comme un récit palpitant par deux comédiens habités par leur partition.

Patrick Rouet

 

Marie-Antoinette

Auteur : Stefan Zweig
Adaptation et mise en scène : Marion Bierry assistée de Sarah Chovelon.

Avec Marion Bierry et Thomas Cousseau ou Stéphane Bierry.

Lumières et collaboration artistique: Stéphane Bierry.