MAÎTRE ZACHARIUS

Au Théâtre Essaïon,
6 rue de la Pierre-au-Lard,
75004 Paris
01 42 78 46 42 

Jusqu'au 31 mai.
Tous les samedis à 18h

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Mis en ligne le 26 mars 2014

Maître Zacharius

De l'œuvre de Jules Verne, qui date de ses débuts littéraires, le metteur en scène-adaptateur a gardé l'essentiel : une histoire tragique et fantastique, qui voit les démêlées d'un horloger inventeur avec un énigmatique personnage qui pourrait bien être le diable. Maître Zacharius, donc, a insufflé la vie à ses montres en utilisant son propre cœur. Et puis voilà qu'il tombe malade et que les montres cessent de marcher. Stupeur, consternation pour lui et ses proches, à savoir sa fille, son futur gendre et cette Scholastique, pittoresque servante à l'accent vaudois. Quand un petit vieillard au visage rond entre chez lui et lui propose un étrange marché, on pense à Faust, bien sûr : ici, le vieillard lui demande la main de sa fille en échange de la résurrection des montres. Zacharius commence par refuser. D'autres signes apparaissent, comme ce clocher qui se tait à son tour. « C'est le coup de mort ! » commente-t-il. Zacharius se souvient alors d'un château où une dernière horloge, qu'il a réalisée,  doit encore être battre. Et c'est la quête de l'horloger vers ce château, vers la vie, …

Le spectacle commence de façon expressionniste, en silence, avec un jeu basé sur le corporel et le mime. Le comédien joue tous les rôles, utilisant un tic, une voix légèrement changée, une pièce de vêtement, pour évoquer celui qui parle…et on  croit. On croit à tout, d'ailleurs, on retrouve sa naïveté de spectateur : on voit une cave, un château, un souterrain, un tissus clair qui bat…et c'est la tempête. Bien sûr, la langue de Verne n'est plus exactement la nôtre, mais cela importe peu : il se dégage de tout cela, grâce à la fonctionnalité du décor, qui se transforme de façon habile sous nos yeux, grâce surtout au jeu de comédien d'Antonio Nunes da Silva, un charme certain. C'est un charme très ancien, venu d'un grenier poussiéreux, ces après-midi où, fatigués de ne rien avoir à faire, on ouvrait paresseusement un gros livre doré sur ses genoux d'enfant. Et on s'embarquait. On était content d'avoir peur. On rêvait.

Jeunes, moins jeunes, pour retrouver cela, et bien plus, n'hésitez pas à aller passer une heure et quelques en compagnie de Jules Verne et de maître Zacharius, l'homme qui aimant tant les horloges.

Gérard Noël

 

Maître Zacharius

Un récit fantastique de Jules Verne (1828-1905).
Mise en scène : Antonio Nunes da Silva, assisté de Dominique Versavel.

Avec : Antonio Nunes da Silva.