MADAME VAN GOGH

Studio Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
Tél. 01.42.93.13.04

Jusqu’au 16 décembre 2019,
les dimanches à 19h30, les lundis à 19h

 

Madame Van Gogh loupe 

Par et pour l’amour de Van Gogh, autour et sur les traces de Vincent, au cœur même de l’endroit idyllique ayant inspiré la frénésie des toutes dernières toiles (80 en 70 jours) peintes par l’immense artiste juste avant sa tragique disparition le 29 juillet 1890. Incontournable Auvers-sur-Oise.

En cette fin d’après-midi du 2 octobre 2019 nous y sommes, l’équipe efficace et dynamique du Studio a concocté une soirée spéciale pour un évènement exceptionnel : une représentation unique de « Madame Van Gogh » en cet endroit emblématique, dans cette même auberge qui n’a pas changé depuis l’époque où a vécu et s’est éteint le peintre. Le soleil fait encore briller les couleurs chatoyantes du village, et en de telles circonstances, l’émotion est naturellement palpable, d’emblée au rendez-vous. Sous de tels auspices propices, la pièce peut commencer.

Mais qui est donc cette dame Van Gogh ? Eh bien c’est Johanna, jeune maman d’un petit Vincent (prénom courant dans la famille…) âgé d’un an. Elle porte encore le deuil de son mari Théodorus Van Gogh, marchand d’art, disparu vraisemblablement pour cause de syphilis six mois seulement après le suicide de son ainé bien aimé, Vincent Van Gogh, peintre encore méconnu. Johanna devient ainsi héritière, propriétaire d’un millier de toiles qui (à l’époque) n’ont pas de valeur marchande, et d’une intense correspondance des deux frères, riche de centaines de lettres. Forcément elle s’interroge, cherche à comprendre ce beau-frère hors du commun, qu’elle a peu connu de son vivant, mais dont elle devine le génie, et qu’en fin de compte elle admire et respecte. Elle ressent la force, l’importance de l’œuvre, la passion infinie et la puissance créatrice de l’artiste. Mais elle s’interroge sur la manière de procéder pour que le talent immense de Vincent soit reconnu de tous, sans pour autant trahir ou contrarier les aspirations de l’homme complexe qu’il était.
En cela elle est finalement aidée par l’intervention d’un bon ami du peintre, l’enthousiaste Émile Bernard. Ce dernier, au travers d’une approche épistolaire, au premier abord courtoise et protocolaire, puis petit à petit insistante et pressante, entreprend de convaincre la veuve à autoriser une grande exposition publique des toiles de Van Gogh. Il est sûr et certain qu’un tel événement serait un incontournable déclencheur de reconnaissance posthume du peintre…

Les comédiens, Lyne Lebreton et Romain Arnaud-Kneisky sont émouvants et frais, beaux et justes dans leurs échanges tumultueux et bien rythmés, sur fond sublimant de peintures projetées. L’auteur, Cliff Paillé, a une approche intéressante, originale, historique et judicieuse. Sa pièce est un bel hommage à un Van Gogh vu sous un angle différent, et elle nous apprend bien des choses.

Nous en ressortons interpellés, impressionnés, avec une furieuse envie de couleurs nerveuses, l’envie de revoir ces portraits qui interpellent, ces champs, ces tournesols, ces nuits étoilées si brillantes et si particulières. C’est une incitation à un plongeon élévateur, dans de magnifiques bleus et jaunes, oui, vous l’avez compris, dans l’univers impressionnant du génie, magicien du pinceau. Ave Van Gogh !

Luana Kim

 

Madame Van Gogh

De : Cliff Paillé
Mise en scène : Cliff Paillé

Avec : Lyne Lebreton et Romain Arnaud-Kneisky

 

Mis en ligne le 7 octobre 2019