LES FEMMES SAVANTES

Théâtre de la Porte Saint-Martin
18 Boulevard Saint-Martin
75 010 Paris
01 42 08 00 32

Jusqu’au 30 octobre
Du mardi au vendredi 20h.
Samedi 17h et 20h45.
Dimanche à 16h en alternance à partir d’octobre.

 

Les Femmes savantes loupe Crédit photo Brigitte Enguerand/Divergence

Une foule dense se pressait ce vendredi 16 septembre à l’entrée du Théâtre de la porte Saint-Martin pour assister à la sixième représentation de ce grand classique de Molière Les femmes savantes, mis en scène par Catherine Hiegel.

Il y a fort à parier que tous ces spectateurs qui ont investi en un clin d’œil, de l’orchestre à l’amphithéâtre, la salle de mille cinquante places, ne sont pas venus uniquement pour Molière !

Cette pièce en effet, qui réunit à nouveau sur les planches Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri plus de vingt ans après leur dernière apparition sur scène dans Un air de famille, constitue un des événements de la rentrée théâtrale.

De fait, dans cette comédie de mœurs, qui est plus une charge contre la pédanterie en général que contre l’aspiration de certaines femmes à s’élever, par l’instruction, au-dessus de leur condition de maîtresses de maison, les deux comédiens sont tout simplement magistraux.

L’une dans le rôle de Philaminte, cette femme autoritaire qui entend régenter sa maisonnée et lui imposer son engouement pour les sciences et la connaissance, qu’elle porte au pinacle. Souveraine, hautaine, dominatrice et tranchante à souhait.

Lui dans le rôle de Chrysale, son époux, qui file doux devant elle malgré ses velléités de rébellion. Gestuelle, expressions, mimiques d’une justesse remarquable. Et d’une telle drôlerie que chacune de ses interventions provoque inévitablement le rire !

Les autres comédiens ne sont pas en reste, en particulier Philippe Duquesne, qui campe un Trissotin pédant et ridicule à souhait, et Évelyne Buyle qui joue Bélise, sœur de Chrysale, irrésistible dans son rôle d’érotomane persuadée que tous les hommes brûlent pour elle d’une passion muette.

À cette distribution prestigieuse, ajoutez un vrai décor qui restitue l’atmosphère de ce salon bourgeois transformé en salle d’étude, et de beaux costumes d’époque.

Et la mise en scène classique de Catherine Hiegel, qui sert parfaitement la pièce.

Mais que Molière se rassure.

Au fil du texte, on découvre – ou on redécouvre – un propos, un brio et une langue (malgré les alexandrins) d’une modernité étonnante, qui nous séduisent et nous enchantent.

Un événement, donc, à la hauteur de nos attentes.

Elishéva Zonabend

 

Les Femmes savantes

De Molière
Mise en scène : Catherine Hiegel
Assistante à la mise en scène : Marie-Edith Roussillon
En coproduction avec le Théâtre Montansier de Versailles

Avec : Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Evelyne Buyle, Philippe Duquesne, Julie-Marie Parmentier, Catherine Ferran, Benjamin Jungers, Chloé Berthier, René Turquois, Baptiste Roussillon, Chloé Lorphelin, Thomas Harel, Thomas Keller, Olivier Lugo

Décors : Goury.
Costumes : Renato Blanchi.

Lumières : Dominique Borrini.
Créatrice maquillage, coiffure : Véronique Soulier-Nguyne.

 

Mis en ligne le 16 septembre 2016