LE PARADOXE DES JUMEAUX

Au Théâtre de la Reine Blanche
2 bis passage Ruelle
75018 Paris.
01 40 05 06 96

Jusqu’au 3 mars 2019.
Du mercredi au samedi 20h45 et dimanche 15h.

Dates supplémentaires : le 31 janvier 14h30 et le jeudi 21 février 14h30.

Au festival OFF d’Avignon (Festival d’Avignon-Reine Blanche) du 5 au 28 juillet 2019

 

Le Paradoxe des jumeaux loupe 

Élisabeth Bouchaud est une scientifique. Physicienne. Elle a décidé de rendre hommage à Marie Curie et s’est adjoint le concours de Jean-Louis Bauer (auteur) pour concocter cette pièce.
Nous sommes donc le soir du prix Nobel qu’elle doit recevoir à Stockolm. Sa sœur (excellente Sabine Haudepin) et elle-même évoquent le chemin qui a conduit Marie jusqu’ici. On voit Marie Curie dans son labo, évoquant le radium : discussion technique où le spectateur reste un peu au dehors. Il y a une réelle difficulté à vulgariser le science. Les spécialistes n’apprendront rien, les autres (beaucoup d’autres) en sauront un peu plus mais est-ce vraiment "à faire" : après tout, nous sommes au théâtre.
On est loin de "Les palmes de M. Shutz" où était brocardé l’arrivisme du directeur du laboratoire, sous la plume de Jean-Noël Fenwick.
Ici, on colle au plus près aux préoccupations de Marie, à sa maladie, au souvenir obsédant qu’elle a de son mari, à sa relation avec Paul Langevin. Tout ce que, peu ou prou, on connaît déjà d’elle. Il manque  un grain de folie. On ne la retrouve, cette folie, que lors d’un rêve... outré, où interviennent les trois personnages.
Les dialogues auraient pu filer dans le lyrisme, mais non. Il aurait pu exister des moments de creux, muets, nous laissant percevoir le travail acharné de la chercheuse, sa souffrance, sa difficulté à s’imposer dans le monde scientifique en tant que femme et polonaise. Ici, on ne montre pas, on dit, on énonce. On se contente d’une chronique, pas déplaisante, plutôt bien jouée, mais où rien ne décolle.
Marie Curie aura son deuxième prix Nobel, malgré cabales et oppositions. Elle prononcera son discours. Et tous ces flash-back se finiront par la vision de Marie, seule, à la fois forte et vulnérable.
Comme comédienne, Sabine Haudepin n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Élisabeth Bouchaud joue sobrement : elle a un beau visage tragique. Karim Kadjar anime son personnage avec énergie et talent.

Gérard Noël

 

Le Paradoxe des jumeaux

de Elisabeth Bouchaud et Jean-Louis Bauer.
Mise en scène : Bernadette Le saché.

Avec : Elisabeth Bouchaud, Sabine Haudepin, Karim Kadjar.

Décors : Juliette Azémar
Construction décors : Félix Baratin
Peinture : Lisa favreau + Juliette Azémar
Création lumières : Paul Hourlier
Textiles : Adèle Arnaud
Costumes : Karen Serreau
Création sonore : Stéphanie Gibert

 

Mis en ligne le 31 janvier 2019