LE MALADE IMAGINAIRE

Théâtre Dejazet
41 boulevard du Temple
75003 - PARIS
01 48 87 52 55

Jusqu’au 31 décembre 2017, du mardi au samedi 20h45.
Matinées samedi 16h00
matinées dimanche 24 et 31 décembre  14h00

 

Le Malade imaginaire loupe 

On se souvient, souvenirs scolaires aidant, que Molière nous livre là un autre portrait d’obsessionnel. Argan, que l’on pourrait qualifier d’hypocondriaque, oriente tout vers ses supposées maladies. Il serait prêt à marier sa fille à un médecin ou… si elle ne l’acceptait pas, à la mettre au couvent. Il y a aussi, en sous-main, une histoire de captation d’héritage, œuvre de sa seconde épouse, la machiavélique Béline.

Michel Didym a pris le texte à bras le corps : il n’en a occulté aucun aspect. Nous avons donc droit à une mise en scène rigoureuse, plutôt dépouillée. André Marcon en Argan est réactif et drôle, parfois inquiétant dans ses lubies. Norah Krief, sorte de Sganarelle féminin a l’autorité qu’il faut pour s’opposer à son maître et ourdir de savants stratagèmes en faveur de sa maîtresse, la pauvre Angélique que l’on veut marier contre son gré. Les Diafoirus père et fils, sont bien tels qu’on le les imagine, un peu caricaturaux. C’est l’occasion, notamment pour Bruno Ricci (Thomas) d’un savoureux numéro où la charge se justifie pleinement.  En Angélique, Jeanne Lepers  renouvelle le rôle en étant  ingénue et drôle.

Tout fonctionne, donc, excepté, parfois un côté statique, dans les discussions entre Argan et son frère Béralde.  Il y a aussi, parfois, un rythme qui ne roule pas aussi bien qu’il le pourrait. Plus une disparité de jeu entre certains comédiens, mais peut-être est-ce voulu par le metteur en scène. On appréciera, en tout cas, les morceaux de bravoure, « le poumon, vous dis-je ! » de Toinette, ou encore la réaction outrée de M. Fleurant apprenant que son « malade » lui a désobéi, le menace des pires maux. Bien venus, également, les intermèdes chantés et dansés qui interviennent au milieu et à la fin de la pièce, pour l’intronisation d’Argan comme médecin. Là, le spectateur doit patienter et se régale de ces pauses, parfois surprenantes et toujours jubilatoires.  Il n’y avait pas trop d’enfants dans le public, alors que ce spectacle, réussi, est bien pour tout public.

Gérard Noël

 

Le Malade imaginaire

De Molière.
Mise en scène : Michel Didym.

Avec André Marcon ou Michel Didym, Norah Krief ou Agnès Sourdillon, Jeanne Lepers ou Pauline Huruguen, Catherine Matisse, Bruno Ricci, Jean-Marie Frin, Barthélémy Méridjen ou François de Brauer, Didier Sauvegrain ou Jean-Claude Durant.

 

Mis en ligne le 7 novembre 2017