LE BOURGEOIS GENTILHOMME

Théâtre 13 côté Seine
30 rue du Chevaleret
75013 PARIS

Jusqu'au 19 janvier
mardi, jeudi et samedi à 19h30,
mercredi et vendredi à 20h30 et dimanche à 15h30

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 9 janvier 2014

« L'Agence de Voyages Imaginaires », c'est le nom de la compagnie, nous propose trois destinations : avant Corneille et Sophocle, la première nous mène chez Molière et son « Bourgeois », qui  a connu bien d'autres interprétations et non des moindres. Ici, Philippe Car, le metteur en scène a voulu (pourquoi pas ?) intégrer des marionnettes à son spectacle. Seuls M. Jourdain et les deux jeunes premiers sont campés par des acteurs. Des marionnettes nombreuses et variées, certaines très belles, assurent les autres rôles.

On connaît la trame de la pièce : les efforts d'un bourgeois enrichi pour se hausser au niveau des nobles qu'il envie. De là, pour égaler les gens de bien, il prend des cours (philosophie, épée…) et veut faire faire un mariage flatteur à sa fille. Toutes ses tentatives seront vouées à l'échec : mépris affiché de ses professeurs, manœuvres de son valet…le pauvre M. Jourdain n'aura pas trop de sa bonne humeur pour survivre à tout cela. Justement, parlons-en : la pièce se présente comme une réécriture, un survol : on doit penser que tout est connu, rebattu, de sorte que l'on n'ait pas besoin d'y revenir. L'impression est étrange, comme si les comédiens ne jouaient pas vraiment les scènes, mais se contentaient de les illustrer joyeusement. Il y a du brio, certes,  un plaisir communicatif et de très belles images (dues pour la plupart …aux marionnettes) mais en dépit de ce que déclare le metteur en scène, nous ne voyons pas trop le côté « manipulateur de marionnettes de Molière, ni le double démoniaque de ses personnages. » 

L'approche nipponne est intéressante, mais à trop vouloir soigner le style, à multiplier également les signes ou les influences (le robot paraît sorti de « La guerre des Etoiles, tel gromelo évoque Spike Jones, ce maître du genre !), le spectacle touche moins qu'il ne le pourrait.

Mais, bien sûr, on suit son déroulement, souvent amusé et l'ensemble reste étonnant. On redécouvre, tant c'est bien fait, la magie de la marionnette, ce côté vie artificielle mais vie quand même et nos âmes d'enfants veulent tellement croire à cette réalité… que cela marche.

Et puis il y a des costumes superbes, une mise en scène un peu frontale, sur cette drôle de piste en rond qu'est la scène. La musique est un charme de plus de même que les lumières.

Alors, au bout du compte, pourquoi bouder son plaisir ?

Gérard Noël

 

Le Bourgeois gentilhomme

D'après Molière.
Adaptation Philippe Car et Yves Fravega.
Mise en scène : Philippe Car.
Assistanat à la mise en scène : Laurence Bournet.

Avec : Philippe Car, Valérie Bournet, Nicolas Delorme, Claire Leyat, Vincent Trouble.

Composition musicale : Vincent Trouble.
Scénographie et lumières : Julo Etiévant.
Création sonore : Fanny Thollot.
Costumes : Christian Burle, assisté de Magali Leportier et Solenn Capmas.
Décor et accessoires : Christophe Brot.
Réalisation marionnettes : Jean-Claude Leportier, Magali Leportier, Jean-François Marc.
Conseil en jeu de marionnettes : Jean-Claude Leportier.
Conception et réalisation robot : Luki Millet/Méli Mélo Productions, Julo Etiévant.
Régie générale et lumières : Damien Leclerc.
Régie son : Jean-Yves Pillone.