LA PASSION

Théâtre de Ménilmontant
15 rue du Retrait
75020 Paris
Tél : 01 46 36 98 60

Jusqu'au 6 avril, les samedis et dimanches à 16h, le vendredi 28 mars à 20h30, supplémentaire le samedi 29 mars à 20h30.

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 19 mars 2014

La passion

C'est le plus ancien spectacle de Paris, joué chaque année depuis 82 ans, un rituel, un patrimoine.

La première représentation de ce spectacle eut lieu en 1932 dans cette même salle du théâtre de Ménilmontant, situé sous la chapelle Saint-Pierre construite quatre ans auparavant en 1928 car ce lieu, en plus du théâtre, accueillait aussi un patronage catholique qui venait en aide aux enfants défavorisés du quartier.

Un spectacle comme on ne peut plus en voir : 35 comédiens sur le plateau et une troupe de danseurs qui racontent la vie de Jésus de son entrée à Jérusalem jusqu'à sa crucifixion. Du grand spectacle comparable aux reconstitutions historiques qui foisonnent dans toutes les régions de France dès que l'été arrive.

Dans la belle salle refaite à neuf du théâtre, la voix sensible de Michael Lonsdale ouvre le spectacle. Il nous projette au tout début de l'ère chrétienne, en l'an 33 de notre civilisation, là-bas en Palestine, une ville qui à l'époque faisait partie de l'empire romain. La projection d'un soleil se levant sur une vaste plaine desséchée  illumine la scène. Nous sommes à Jérusalem, ville grouillante de marchands, de ménagères, de prostituées, de voleurs, de danseurs et de saltimbanques qui envahissent le plateau dans une chorégraphie maitrisée et un chatoiement de costumes. Le temple est là, tout proche, et Jésus parle à la foule après avoir dévasté le plateau et chassé les marchands du temple. Et nous allons suivre les derniers jours de sa vie, la détermination des autorités religieuses à sa perte, les doutes des apôtres et les polémiques créées par ses paroles ou ses silences.

De multiples changements de décors, des projections, des danses, des mouvements de foules et des scènes plus intimes nous emportent de la rue à la cache où se déroula la cène, du palais de Pilate le romain à la résidence d'Hérode le Galiléen, jusqu'à la prison où Barabbas attend son jugement, jusqu'au mont du Golgotha.

Mais nul prosélytisme dans ce spectacle. Il s'agit plutôt ici de raconter cette histoire extraordinaire, vieille de 2000 ans, qui donna par la suite naissance à l'une des trois religions monothéistes. Une histoire bien cousue, passionnante comme un thriller : la traque et la fin d'un homme dont les paroles faisaient trembler le pouvoir en place. On se passionne alors pour cette lutte entre les dirigeants du temple, le pouvoir de Rome et le pouvoir d'Hérode. Chacun refusant de prendre la responsabilité de la condamnation et finissant par se cacher derrière la vindicte populaire pour signer son arrêt de mort.

Bruno Fougniès

 

La passion

D'après le Nouveau Testament

Mise en scène Hughes Bacigalupo
Musique René Aubry, récitant Michael Lonsdale.