LA NUIT ET LE MOMENT

Théâtre Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs 
75006 Paris
01 45 44 57 34

Jusqu’au 8 août 2015,
du mardi au samedi à 18h30.

 

loupe 

Crébillon fils, auteur licencieux du XVIIIème siècle, est surtout connu pour « La nuit et le moment », œuvre devenue mythique avec le temps. Voilà l’occasion de vérifier si elle est bien aussi sulfureuse qu’on le dit. La situation de départ : un homme, s’introduit dans la chambre d’une femme. Et ce qu’il en advient. Va-t-il passer là la nuit entière avec elle… ou seulement un moment ? Suspense, assorti de déclarations définitives sur les hommes, les femmes… et bien évidemment sur l’amour.

Décor élégant, dans lequel surgit Clitandre en kilt ( ?) et robe de chambre. Sensuelle, Cidalise est sur son lit, Elle évoque d’autres femmes présentes avec elle dans l’appartement. « Araminte ! Vous n’aimez donc point Araminte ? le taquine-t-elle. Pourtant, vous l’avez eux ! » On voit le ton. Lui, en retour, essaie de la rendre jalouse et tâte… le terrain pour savoir si elle est libre ou pas. « Nous commencions à agir ensemble familièrement… », dit-il, évoquant d’autres étreintes. Quand il lui propose de faire l’amour, elle regimbe. Il lui dit qu’il l’aime… en désespoir de cause. Mais elle revient sur les liaisons qu’il a eues par ailleurs.

Comment se termine ce marivaudage d’une grande sensualité il faut le voir pour le savoir. Côté interprétation, Marie-Alix Costé de Bagneaux est farouche et butée. Elle est la force du couple. Lui, Thomas Durand est varié dans son jeu, insinuant, n’hésitant pas à tomber la robe de chambre… et le reste, dans les moments torrides. La voix de Colette Renard, chantant « Les nuits d’une demoiselle » boucle cette soirée très recommandable, ce jeu d’esprit dont on voudrait mémoriser chaque « trait ». Celui-ci, par exemple : « Accorder quelques faveurs ? lance-t-elle. Je n’en accorde pas… ou je les accorde toutes ! »

Gérard Noël

 

La nuit et le moment

d’après Crébillon fils.
Mise en scène et adaptation : Mélissa Broutin.

Avec : Marie-Alix Costé de Bagneaux et Thomas Durand.

Lumières : Nicolas Bats

 

Mis en ligne le 16 juin 2015

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