LA COLÈRE DU TIGRE

Au Théâtre Montparnasse
31 rue de la Gaîté
75014 – Paris
01 47 42 95 22

Jusqu'au 30 novembre
Du mardi au samedi à 20h30.
Dimanche à 15h30. Samedi 17h00

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Mis en ligne le 13 septembre 2014


Photo Fabienne Rapeneau

Le peintre Monet est chez lui. Il écrit à son vieil ami Clémenceau. Les deux hommes arrivent à se revoir, Monet quittant Giverny pour la Vendée. En présence l'un de l'autre, ils vont pouvoir philosopher, se confier, s'engueuler copieusement, se rabibocher…

Encore une pièce, dira-t-on, sur deux figures historiques. Jean-Claude Brisville avait brillamment ouvert le feu. On se souvient, d'ailleurs, que Brasseur avait joué Foucher (dans « Le souper », du même Brisville) et qu'il était Steve Arnold dans « A torts ou à raisons » de Ronald Hartwood.

Dans tous les cas, la pièce peut virer rapidement à la confrontation de thèses, à un mélange plus ou moins inspiré de citations et de fiction…le tout visant à recréer une réalité plausible. Celle-ci n'échappe pas à ce travers : En vieux routier Philippe Madral connaît son métier avec des phrases de Clémenceau comme, à propos de Jaurès : « Tous ses discours sont écrits au futur.» ou encore « Vous avez eu vos collectionneurs, moi j'ai eu mes politiciens ! ». Les allusions à la cécité de Monet…et ce rapport passion/haine entre les deux hommes, tout cela est présent. Mais il y a quelques longueurs. Des facilités également, dans la naïveté de la servante ou certains dialogues « forcés » entre Marguerite, la maîtresse de Clémenceau et celui-ci : à certains moments, on a l'impression qu'elle l'interviewe.

Au crédit de la soirée, une ambiance sereine que le décor accompagne. De belles scènes…avec la colère du Tigre face la bonhomie fatiguée de Monet, tout ceci servi par deux comédiens de grande classe, Michel Aumont, très crédible et surtout Claude Brasseur à l'énergie bluffante. Une grosse moustache blanche lui barrant le visage, ce n'est qu'à la dernière scène qu'il se coiffe du célèbre bonnet du Tigre. Il y a aussi, bien sûr, des trouvailles : les cigarettes de Clémenceau, que sa servante lui alloue au compte-gouttes, le charme délicat de sa jeune compagne, la dernière, ou à la fin, quand le suspense se précise (Monet va-t-il ou non achever ses fameux « Nymphéas ?) on voit le peintre réalisant « techniquement » et en parole les toiles à venir.

Gérard Noël

 

La colère du Tigre

De Philippe Madral.
Mise en scène : Christophe Lidon.

Avec : Claude Brasseur, Michel Aumont, Sophie Broustal, Marie-Christine Danède.

Décor Catherine Bluwal
Costumes Chouchane Abello-Tcherpachian
Lumières Marie-Hélène Pinon
Vidéo Léonard
Musique originale Cyril Giroux