GEORGES DANDIN

Arènes de Montmartre
rue Gabrielle
75018 PARIS
Les 27, 28, 29 et 30 août 2013, à 20h30

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Mis en ligne le 28 août 2013

Georges Dandin

S'il est une pièce qui se prête bien à un traitement façon tréteaux, c'est bien « Georges Dandin ». Cette pièce, tout autant farce que tragédie conjugale, paraît renouer avec les spectacles de foire des débuts de Molière, même si elle est tardive. Elle nous conte les déboires d'un mari enrichi qui a fait un « beau » mariage, entendez par là qu'il a épousé une demoiselle de Sottenville. Tout irait pour le mieux, sauf que Georges Dandin est jaloux. Et son Angélique prête un peu trop l'oreille aux beaux discours du galant Clitandre. Nous assisterons aux différentes tentatives du pauvre mari pour confondre sa femme et exposer son soupçon aux parents, monsieur et madame de Sottenville.

La pièce abonde en scènes drôles : quand les Sottenville, écoutant Dandin, chipotent sur les termes qu'il emploie, plutôt que d'écouter ce qu'il a à dire. Ou quand Lubin, la « malin » valet, confie à Georges Dandin sa future infortune, sans savoir qui il est véritablement (on pense, au passage, à « L'école des femmes » où apparaît le même effet). Quand le même Lubin cherche sa Claudine dans la nuit. Comique cruel, par contre, les deux fois où la pauvre Dandin doit faire des excuses, d'abord à Clitandre puis à sa chère Angélique.

Dandin et Angélique ne sont pas masqués, alors que les Sottenville, Lubin, Colas, nous offre des figures caricaturales, très « commedia Del Arte » du plus bel effet. Clitandre est un amoureux ridicule. Georges Dandin, grand échalas un peu perdu, n'a pour lui que sa bonne foi et son amour pour sa femme : à part cela, tout le monde se ligue contre lui, valet, servante et beaux-parents. On se poursuit, on se cache, on jongle avec le fort beau décor tout en hauteur. Magie du théâtre, le spectateur adhère sans peine à cette entrée d'une maison, cette place. Il faut souligner les lumières, fort bien venues, traversant la nuit qui tombe autour. Les chants en canon, qui interviennent à plusieurs reprises ponctuent agréablement le spectacle. Mise en scène qui tourne rond. Côté interprétation, Renaud Gillier est un Dandin très convaincant et Luca Bozzi enchante en galant de pacotille. On gardera pour la bonne bouche, l'excellente prestation de Etienne Guérin, agile et inspiré, derrière les masques de Lubin, M. de Sottenville ou bien de Lucas.

N'hésitez pas…courez aux Arènes de Montmartre.

Gérard Noël

 

 

Georges Dandin

Création collective de la Compagnie des Passeurs, dirigée par Charly Labourier.
Direction des chants : Etienne Guérin, Sonia de Sousa.
Décor et masques : Bozzi et Figli/Yohann Chemmoul.
Création lumières : Florent Pénide.

Avec : Renaux Gillier, Maud Landau, Etienne Guérin, Laure Caillet, Luca Bozzi, Elise Touchon-Ferreira.